Commentaire de la chaire de James Nisbet
Galates 1:15,16
« QUE JE POURRAIS LE PRÊCHER »
« Il a plu à Dieu… de révéler son Fils en moi, afin que je puisse le prêcher.
Ainsi saint Paul rappelle son temps d'ordination divine, sa crise de consécration à l'apostolat, cet office qui résumait en lui tous les ordres ministériels, et à partir duquel ils se sont déroulés par la providence de Dieu. Appelé à être apôtre, saint Paul était appelé non seulement à l'inspiration, mais aux devoirs quotidiens des autres, du corps aussi bien que de l'âme, et au gouvernement patient et laborieux d'une petite congrégation missionnaire après l'autre.
Diacre, prêtre, pasteur superviseur des pasteurs, il a toujours été tout cela en un, et plus que cela. Mais toutes les autres fonctions de son apostolat sont pour lui éclipsées et dominées par ceci : il était appelé à prêcher son Seigneur.
I. Le message du pasteur. — 'Pour que je le prêche.'
II. La qualification du pasteur. —'Il a plu à Dieu… de révéler son Fils en moi.'
III. la souveraineté de Dieu. — « Il a plu à Dieu » — souverain, quoique avec une souveraineté d'amour. Chaque vue que l'un de nous a, ou a jamais eue, de la réalité suprême de Christ, sa grande tendresse, son œuvre achevée. Sa présence intérieure est la nôtre parce que, en dernière analyse, « cela a plu à Dieu ». « Il a plu à Dieu de révéler son Fils » ; lever le voile de la face de l'âme, et lui montrer le Jésus-Christ non seulement de la théorie, pas même de la sainte orthodoxie prise en elle-même, mais de l'expérience, de la confiance, de l'amour.
'Pour révéler Son Fils en moi.' Merveilleuse phrase ! Nous aurions pu nous attendre à lire « pour me révéler son Fils » ; mais la pensée, l'expérience, la parole, vont plus loin : « Pour révéler son Fils en moi. Tel est ce dévoilement dans les profondeurs de la conscience de l'âme que le Seigneur, qui est divinement et pour toujours objectif, pas nous-mêmes, doit être traité comme n'étant pas nous-mêmes, être appelé et appuyé comme Celui qui ne veut pas bouger et varier avec nous, mais est le même aujourd'hui et pour toujours en Lui-même, est pourtant tellement vu et connu par l'esprit croyant qu'Il est en lui. Il n'est pas un élément de sa personnalité, en effet, mais il est logé par la foi dans ses profondeurs, pour donner la paix, et la force, et la sainteté, et le ciel.
IV. Voici le secret de polichinelle d'un ministère vivant ; la source fermée, la fontaine scellée, d'où jaillit le pur fleuve de puissance pour Dieu. 'Il a révélé son Fils en moi.' Ce secret ne sera-t-il pas la possession de chaque ministre ? Ne devrions-nous pas humblement envisager, puis rechercher diligemment, que rien de moins que cela animera notre travail et notre témoignage, jusqu'à ce que nous entrions, par une grande miséricorde, dans la joie de notre Seigneur ? Quelle force, aussi forte que douce, accompagne le ministère, ce qui indique d'une manière ou d'une autre qu'en effet le ministre a vu le Seigneur ! L'homme peut être tout sauf éloquent.
Son équipement littéraire est peut-être loin d'être parfait. Sa manière peut être tout le contraire de passionnée. Mais si l'on découvre qu'il parle toujours de Jésus-Christ comme de l'âme de son message, et de Lui comme de Celui qu'il connaît, qu'il a vu et qu'il voit de l'œil intérieur, comme Celui qui est pour lui-même un glorieux — permettez-moi simplement de dire un fait solide : alors cet homme, diacre ou prêtre, se trouvera, qu'on le sache ou non ici-bas, pour avoir produit des résultats surnaturels comme instrument de son Maître.
—Mgr HCG Moule.
Illustration
« Est-il déraisonnable de dire, comme je me retrouve souvent à le dire dans mon âme en chaire : « Qu'y a-t-il d'autre à prêcher ? » Pourquoi suis-je ici sinon pour le prêcher ? Ces âmes humaines, faites à l'image du Seigneur et pour une vie sans fin, mais détruites dans la Chute, en danger de mourir « la mort qui ne peut pas mourir », exposées chaque heure à des tentations qui peuvent frapper profondément comme leur être, responsables à tout l'attention du moment aux chagrins accablants – ces hommes, ces femmes, capables de la propre demeure de Dieu par sa grâce (sa grâce qui est en Jésus-Christ et nulle part ailleurs) ; capable d'apprendre les joies et les surprises divines d'une acceptation présente et connue, un triomphe présent et joyeux, contre le diable, le monde et la chair ; capable de vivre dans ce monde comme non de lui, et ainsi d'être ses richesses et ses bienfaits, que veulent-ils à mes lèvres ? Qu'ils le sachent ou non, ils veulent que je le prêche.
Ils veulent Le connaître comme leur paix, leur lumière, leur vie, leur puissance, leur espérance éternelle, pleine, toute pleine d'immortalité. Ils le veulent, évidemment exposé, crucifié parmi eux, dans un évangile qui ne rejette pas la croix au second plan ou à mi-distance, mais l'érige dans toute sa saignante gloire devant la vérité, et ne peut s'en éloigner . Ils le veulent comme leur puissance intérieure et vivante, demeurant dans leurs cœurs par la foi, tandis que le Saint-Esprit fortifie ces cœurs hésitants pour saluer leur roi sacré de gloire à venir.'