FILS DU TONNERRE OU FILS DU CHRIST ?

« Et quand ses disciples Jacques et Jean virent cela, ils dirent : Seigneur, veux-tu que nous commandions qu'un feu descende du ciel et les consume, comme Elie l'a fait ?

Luc 9:54

I. Le nom et la leçon.—La question se pose naturellement, était-ce l'incident qui a conduit au nom de Boanerges, ou Fils du Tonnerre, étant donné par le Christ à Jacques et Jean ? ou était-ce simplement un exemple de ce caractère fougueux qui leur a fait recevoir ce nom de famille ? De nombreux commentateurs pensent que le nom ne provient pas de l'histoire racontée dans le texte ; et une grande raison avec eux semble être que le nom apparaît comme s'il était enregistré comme un nom d'honneur, tout comme le nom de Pierre, le Rocher, a été donné à Simon, et enregistré comme un nom d'honneur, indiquant sa force comme fondement de l'Église; tandis qu'il est soutenu que si ce nom avait été donné à Jacques et Jean à cette occasion, il aurait été un mémorial perpétuel de leur faiblesse et de leur folie, et n'aurait guère été inscrit comme leur titre reconnu.

Je ne puis cependant m'empêcher de penser qu'il est probable que le nom ait pris son origine dans cette histoire. Christ n'a jamais blâmé Jacques et Jean pour leur zèle ; Il parla seulement de leur zèle comme d'erreur. Il a mis le blâme sur leur ignorance, et non sur une violation délibérée du devoir ; et cette leçon, je peux facilement croire qu'il serait très désireux de l'impressionner, afin qu'elle ne soit jamais oubliée. Qu'est-ce qui s'étonne alors s'il adopte une méthode qui aurait pour effet de garder constamment la leçon à l'esprit des apôtres ? Et leur donner ce nouveau nom aurait infailliblement ce résultat.

II. Impulsion contre Principe. —Comme tous les actes et paroles du Christ, les actes et paroles rapportés dans cette histoire ont encore pour nous des leçons des plus importantes. Je devrais dire que le contraste de la conduite de Jean et Jacques avec celle du Christ est précisément un type du contraste, qui est continuellement présenté, de la conduite des hommes qui agissent sur la simple impulsion du sentiment ou de la passion, et celle des hommes qui agissent selon de vrais principes chrétiens.

Fils du tonnerre, nous sommes tous, dans un certain sens, jusqu'à ce que nous devenions fils du Christ ; toujours prêts à laisser les sentiments d'égoïsme et d'orgueil prendre le dessus, et se montrent plus forts que les sentiments de douceur, de patience et de tolérance, qui sont seuls en accord avec l'esprit et l'exemple du Christ. Qui ne plaide coupable à l'accusation de s'être ainsi montré indigne de sa profession chrétienne ? C'est parce que nous sommes par nature si différents de ce que nous devrions être que le Christ est venu nous donner le pouvoir de devenir fils de Dieu.

— L'évêque Harvey Goodwin.

Illustrations

(1) « C'est l'hypothèse commune que ce dont les villageois samaritains étaient coupables était simplement une violation de l'hospitalité ; qu'ils refusèrent à notre Seigneur nourriture et abri. Il y avait quelque chose de bien pire. Il est dit qu'avant d'entreprendre ce voyage, « Jésus envoya des messagers devant sa face ». Il ne peut pas être qu'ils n'étaient que des courriers, pour fournir de la nourriture et un abri. Il n'avait pas l'habitude de prendre autant de soin pour son confort corporel.

C'étaient des hérauts, spécialement envoyés pour dire aux Samaritains que le Messie allait venir et passer par leur pays en route vers Jérusalem pour y être proclamé. C'est ce qui les a poussés à lui refuser nourriture et abri. Ils n'abriteraient dans leur village aucun « imposteur » juif. Sans doute s'exprimaient-ils fortement ; et Jean et Jacques, fraîchement sortis de la scène de la Transfiguration, et sachant qu'il était certainement le Fils de Dieu, étaient indignés du rejet de ses prétentions, et voulaient faire descendre le feu sur les Samaritains.

Si les gens avaient été simplement grossiers et inhospitaliers, l'offense aurait été manifestement insuffisante pour exiger une telle punition. Ils défendaient les prétentions du vrai et légitime Seigneur, d'être reconnus publiquement comme tels. Ils se souvinrent d'un passage de l'histoire d'Élie, qui leur parut constituer un précédent pour leur conduite : « Devons-nous faire descendre le feu du ciel pour les consumer, comme Elie l'a fait ?

(2) « Ce nom, « Boanerges », « les fils du tonnerre », que le Christ a probablement donné aux deux apôtres à partir de cette exposition d'indignation ardente, qui s'est accrochée à eux après des années, était un rappel nécessaire de la nécessité de patience dans la propagation du christianisme. Et qui peut dire combien de l'esprit de pardon qui respire à travers les pages de Jean était dû à la leçon qu'il a alors reçue ? Quel contraste y a-t-il entre l'Apôtre, invoquant la foudre pour détruire les Samaritains incrédules, et le vieil apôtre emporté dans l'assemblée chrétienne, alors que ses facultés de parole diminuaient, et qu'il répétait l'exhortation souvent réitérée : « Petits enfants, aimez un un autre." '

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