L'illustrateur biblique
Jérémie 51:15
Il a fait la terre par sa puissance, il a établi le monde par sa sagesse.
L'être de Dieu prouvé à partir du cadre du monde
L'observation attentive de ce monde, ou cadre visible, est non seulement un digne emploi de nos pensées, mais même un devoir considérable à ne pas négliger par nous. Car c'est ce qui offre les arguments les plus convaincants et les plus satisfaisants pour nous convaincre et nous confirmer dans la croyance en cette vérité qui est le fondement de toute religion et piété, l'être d'un Dieu unique, incompréhensiblement excellent dans toutes les perfections, le créateur et défenseur de toutes choses; il sert aussi à engendrer dans nos esprits des affections envers Dieu, adaptées à ces notions ; une adoration respectueuse de sa sagesse insondable ; une terrible crainte de sa puissante majesté ; un amour reconnaissant de sa bienveillance et de sa bonté gracieuses.
1.Considérons d'abord, séparément, les choses qui sont les plus familières et les plus évidentes pour nos sens. Premièrement, ces plantes que nous voyons, sentons et goûtons tous les jours : ce nombre, cette figure, cet ordre, ce tempérament, toute cette contexture des parties que nous discernons en elles, n'ont-ils pas une relation manifeste avec les opérations qu'elles accomplissent ? D'où, alors, me demande-je, cette aptitude pourrait-elle provenir ? du hasard ou des mouvements accidentels de la matière ? Mais ne répugne-t-il pas au nom et à la nature du hasard, qu'il en résulte quelque chose de régulier ou de constant ? La confusion, la disparité, la difformité, le changement et la variété inexplicables ne sont-ils pas les vrais enjeux du hasard ? Il n'est donc pas raisonnable d'attribuer ces choses au hasard : à quoi donc ? direz-vous, à la nécessité ? Si vous le faites, vous ne modifiez que la phrase ; car la causalité nécessaire n'est qu'un autre nom pour le hasard ; ils ne sont tous deux que plusieurs termes dénotant l'aveuglement et l'imprudence dans l'action ; les deux doivent impliquer une détermination fortuite des causes, agissant sans dessein ni règle.
Ces effets doivent donc, dis-je, provenir de la sagesse, et que nul n'est méchant, mais tel qu'il dépasse de beaucoup notre compréhension, joint à une puissance également grande : le mouvement et la tendance, qu'ils ne doivent jamais s'entraver ou se déranger l'un l'autre, mais toujours concourir au même dessein, est une performance au-delà de notre capacité d'atteindre comment elle pourrait être inventée ou accomplie ; tous les efforts de notre habileté la plus profonde et de notre industrie la plus laborieuse ne peuvent arriver à produire un travail qui ne soit pas extrêmement inférieur à l'un d'eux, pas en comparaison très simple et bas ; ni notre esprit ne peut servir à inventer, ni notre sens à diriger, ni notre main à exécuter aucun travail, à quelque degré que ce soit comme ceux-là.
Et nous avons raison de reconnaître tant de sagesse et de puissance découvertes dans une plante, et la même multipliée par conséquent dans tant de milliers d'espèces diverses ; combien plus pouvons-nous les discerner dans n'importe quel animal, dans chacun d'eux ? Qui a façonné et tempéré ces ressorts subtils cachés de la vie, des sens, de l'imagination, de la mémoire, de la passion ; qui leur a imprimé un mouvement si régulier et si durable, qui pendant tant d'années, parmi tant de contingences adverses qui l'assaillent, est pourtant si fermement maintenu ? Ainsi le sens commun de ces sortes d'êtres, dont il y a d'innombrables exposés quotidiennement à notre observation, même pris individuellement, déduit l'existence d'une sagesse, d'un pouvoir et d'une bonté inconcevablement grands ; et il y en a probablement divers autres (pierres, métaux, minéraux, etc.) non moins évidents, même ici sur la terre, notre lieu d'habitation, qui,
2. Mais si, passant de tels détails, nous observons le rapport de plusieurs espèces de choses entre elles, nous aurons plus de raisons d'être convaincus sur les mêmes excellentes perfections s'étendant plus loin. N'y a-t-il pas, par exemple, une relation palpable entre la charpente, le caractère, les inclinations ou instincts naturels de chaque animal, et son élément ou lieu et demeure naturels ; où il ne peut vivre que, y trouvant sa nourriture, son port, son refuge ? N'est-ce pas à chaque faculté à l'intérieur d'un objet sans préparation, exactement correspondant à celui-ci ;
si elle manquait, la faculté deviendrait vaine et inutile, voire parfois nuisible et destructrice ; comme réciproquement l'objet importerait peu ou rien, si une telle faculté n'y était fournie et adaptée ? Comme par exemple, que signifierait un œil, s'il n'y avait pas de lumière préparée pour y rendre les choses visibles ? et combien moins considérable qu'elle ne l'est la belle lumière elle-même serait, si toutes les choses dans la nature étaient aveugles et incapables de discerner par là ? A quoi servirait l'oreille, si l'air n'était convenablement disposé dans une consistance convenable, et capable d'ondulations modérées qu'on peut distinguer par là ? De même, nous pourrions, avec la même raison, nous renseigner sur les autres sens et facultés, vitaux ou animaux, et sur leurs objets respectifs, que nous pouvons observer avec une admirable congruence les uns par rapport aux autres.
Tant, si clairs, si exactement congrus sont les rapports des choses qui nous entourent les unes aux autres ; qui sûrement ne pourrait venir que d'une sagesse et d'un pouvoir admirables conspirant ainsi à les adapter et à les relier ensemble ; comme aussi d'une égale bonté, déclarée dans toutes ces choses étant cadrées si convenablement pour le bénéfice mutuel et la commodité. Eh bien, est-ce à une nécessité fortuite (ou à un hasard nécessaire) que l'on doit tous ces logements de choix et ces prééminences de la nature ? devons-nous bénir et adorer la fortune pour tout cela ? nous a-t-elle si spécialement aimés, et tendre notre bien ? était-elle si indulgente envers nous, si prévoyante pour nous en tant de choses, en tout ; nous faisant la portée de tous ses travaux et mouvements ici à propos de nous ? dégénérescence brutale ! Ne sommes-nous pas, non seulement misérablement aveugles et stupides, si nous ne sommes pas capables de discerner des faisceaux de sagesse si clairs qui brillent à travers tant de correspondances claires ; si nous ne pouvons pas tracer la puissance divine par des pas si express et si remarquables ; si nous ne pouvons pas lire des caractères si lisibles de bonté transcendante ; mais extrêmement indigne et ingrat, si nous ne sommes pas prêts à reconnaître, et avec une vive reconnaissance à célébrer toutes ces excellentes perfections, par lesquelles toutes ces choses ont été ordonnées, au point de conspirer et de coopérer pour notre bien ?
3. Oui, tous s'unissent en une seule épouse universelle, avec une seule voix harmonieuse, pour proclamer une seule et même sagesse d'avoir conçu, une seule et même puissance d'avoir produit, une seule et même bonté d'avoir mis à la fois la sagesse et la pouvoir sur le travail de conception et de production de leur être ; en le préservant et en le gouvernant :pour tout ce système de choses qu'est-ce que c'est, mais un beau corps, pour ainsi dire, compacté de plusieurs membres et organes ; si bien compactés ensemble, que chacun confère son être et son opération à la grâce et à l'ornement, à la force et à la stabilité de l'ensemble ; une âme (de la providence divine) animant d'une certaine manière, et actionnant tout cela ? Peut-être ne discernons-nous pas l'usage de chaque partie, ni la tendance de chaque effet particulier ; mais de beaucoup ils sont si clairs et si palpables, que la raison nous oblige à supposer la même chose pour les autres.
Même en tant que personne que nous observons fréquemment agir avec beaucoup de considération et de prudence quand à d'autres moments nous ne pouvons pénétrer la dérive de ses démarches, nous devons pourtant imaginer qu'il a une raison latente, une certaine portée de politique, dont nous ne sommes pas conscients. ; ou, comme dans un moteur composé de plusieurs parties, curieusement combinées, dont nous percevons l'usage général, et appréhendons comment diverses parties de celui-ci y conduisent, la raison nous incite (bien que nous ne les voyions pas tous, ni ne puissions comprendre l'utilité immédiate de certains ) penser qu'ils sont tous d'une manière ou d'une autre asservis au dessein de l'artiste : un tel agent est Dieu, dont la sagesse des démarches étant dans tant de cas notoire, nous devons le supposer responsable dans le reste ; un tel moteur est ce monde, dont nous pouvons assez facilement discerner la fin générale, et combien de ses parties y conduisent-elles ? et ne peut donc en raison que supposer le reste dans leur espèce également congruents et conductibles au même but.
Si la nature d'une cause peut être découverte par ses effets ; si de tout travail nous pouvons déduire la capacité de l'ouvrier ; si en aucun cas les résultats de la sagesse se distinguent des conséquences du hasard, nous avons des raisons de croire que l'architecte de ce cadre magnifique et magnifique était un être incompréhensiblement sage, puissant et bon ; de sorte qu'« ils sont inexcusables, ceux d'où ils ne connaissent pas Dieu » ; ou le connaissant, ne lui rendez pas la gloire et le service qui lui sont dus. ( Isaac Barrow, D.D. )