A part en privé

Le bénéfice d'une retraite reposante

J'ai eu un ami une fois (il est maintenant au paradis) qui était l'un de ces hommes qui donnent tout leur cœur aux affaires, et ne croient en rien d'autre les jours de semaine, alors que même le dimanche leur culte est de ne jamais être tranquille s'ils sont hommes religieux, mais faire quelque chose du jour au coucher.

Un jour d'été, le sentiment l'envahit qu'il s'éloignerait, pour une fois, dans le silence, et prendrait une journée entière de repos parfait. C'était vers un plateau qu'il se dirigeait, errant près de petits lacs d'une beauté exquise, et profitant de chaque instant de ses vacances ; jusqu'au bout de l'après-midi, alors qu'il avait bu profondément de la tranquillité, et était allongé sur son visage dans l'herbe, arrivant paresseusement à lever la tête d'un seul coup, comme par un éclair, il vit que l'un de ces lacs pouvait être tapoté pour son moulin-barrage, et ainsi lui donner assez d'eau pour le tenir au courant de la sécheresse de l'été et empêcher sa roue de s'arrêter, alors qu'elle devrait continuer.

Il rentra chez lui au coucher du soleil, se bénissant de sa bonne fortune aussi bien que de ses loisirs, qui risquaient de lui donner une meilleure journée de travail qu'il ne l'avait fait depuis longtemps, fit une étude du terrain le lendemain, et quand il m'a raconté l'histoire qu'il avait faite de sa connexion avec le nouveau réservoir, et cela a répondu entièrement à son attente. J'ai souvent pensé à l'aventure de mon ami depuis lors comme une illustration d'une leçon que nous sommes plutôt réticents à apprendre dans notre pays occupé - comment des sources et des réservoirs de bénédiction peuvent parfois nous être ouverts à travers un calme parfait que nous ne pouvons jamais trouver par un labeur incessant.

Nous ne croyons pas au repos autant que nous croyons au travail. Il ne semble pas possible que nous puissions jamais rendre un aussi bon service à Dieu ou à l'homme en restant immobiles. Dans cette vie intense, nous croyons facilement que ne rien faire une journée entière, c'est que cette journée ne soit rien. C'est comme si nous ne devions rien faire dans un bateau seul parmi les rapides du Saint-Laurent. Le mouvement majestueux et la contention de la vie qui nous entoure nous submerge de telle sorte que le mot gracieux contemplation dans son sens ancien et doux est à peu près aussi étrange pour la plupart d'entre nous que le sanscrit.

Nous contemplons le ciel même pour nous rappeler combien de millions de kilomètres le soleil parcourt en une heure. Travailler pendant qu'il fait jour est le mot d'ordre de notre époque, et il fait toujours jour. Le temps signifie le temps de faire les choses. « Levons-nous donc et faisons » est en effet notre psaume de vie. Nous combattons l'idée du philosophe selon laquelle Dieu ne peut pas s'être reposé le septième jour et l'avoir sanctifié, puis illustrons souvent notre propre croyance en remplissant le septième jour aussi plein de soins que le reste. ( R. Collyer. )

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