Que mon âme vive, et elle te louera.

L'amour de la vie revendiqué

Laissant de côté ceux qui n'aiment la vie que pour des raisons qui ne doivent pas avoir tant de poids pour eux, et qui ne la prolongeraient que pour en abuser, je vous montrerai de meilleures raisons de cet attachement ; dérivé de la nature, de la société et de la religion.

I. Nous aimons naturellement la vie; et cet argument seul suffit à prouver l'innocence de cet amour.

II. Nous aimons la vie pour le bien de la société et des liens que nous y avons noués. Un mari et une femme, vivant dans l'union la plus heureuse et attendant avec impatience une grande longueur de jours et de nombreux conforts, sont menacés d'une séparation soudaine par la mort. Peut-on blâmer les regrets tendres et vifs que l'un et l'autre éprouvent de cette séparation imprévue ? Et encore; un homme dont la haute position lui permet de rendre d'importants services à la société peut, sans présomption, souhaiter à ce titre un allongement de ses jours.

III. Nous pouvons aimer la vie à partir d'un principe de piété et de religion.

1. Puisque la vie est un don de la bonté de Dieu, une faveur qu'il nous accorde, pourquoi ne l'aimerions-nous pas de ce point de vue ? Pourquoi, quand il plaît au grand Broyeur de nos jours d'en prolonger le cours, ne témoignerions-nous pas de notre joie par les plus sincères actions de grâces ?

2. La religion nous rattache à la vie par une autre considération qui nous préoccupe tous beaucoup : c'est l'imperfection de la grande œuvre de notre salut ; la juste crainte et la crainte d'apparaître au siège du jugement de Dieu avant d'avoir mis nos comptes en ordre et fait nos préparatifs pour l'éternité.

3. Une autre considération, très conforme à une telle humilité vraie, est, celle de notre bon exemple ; la lumière dont nous pouvons innocemment, et même saintement, souhaiter briller encore plus longtemps, "au milieu d'une génération tordue et perverse". ( S. Perdrix. )

Continue après la publicité
Continue après la publicité