Commentaire complet de John Trapp
2 Samuel 11:14
Et il arriva au matin que David écrivit une lettre à Joab, et l'envoya par la main d'Urie.
Ver. 14. David a écrit une lettre. ] Pas avec du noir, mais avec du sang. Sic ex vitio vitium gignitur. a C'est le dernier mais le pire maillon de cette chaîne lamentable de la convoitise de David : non evitavit adulteriam, perpetravit et homicidium, dit Isidor ; pour pallier son adultère, il commet un meurtre. C'était faire pire que ce non-tel, Achab, qui ne convoitait que la vigne de Naboth, puis lui ôtait la vie : mais David convoitait d'abord la femme, puis la vie de ce vaillant Urie ; oui, et de beaucoup d'autres qui tombèrent avec lui par la même trahison, Joab étant aussi impliqué dans la même culpabilité.
Grégoire pourrait bien dire : David rectior fuit in servitio quam in regno : servus enim adversarium retraite timuit, Rex factus luxuriae, persunsione Uriam fraude extinxit : David était meilleur lorsqu'il était serviteur que lorsqu'il était roi ; car étant un serviteur, il craignait de tuer Saül son adversaire, mais devenant roi, il tua bassement son ami le plus fidèle et son sujet dévoué.
Et l'envoya par la main d'Urie. ] Qui abiit ferens gladium suae caedis, dit Théodoret, qui s'en alla portant une épée à Joab pour se trancher la gorge. Ainsi fit Bellérophon à Jobata par ordre du roi Praetus ; à moins que cette fable ne soit feinte par la subtilité de Satan à partir de cette histoire vraie, pour l'éluder. Lysandre a porté des lettres à Lacédémon de Pharnabarus contre lui-même. Et de même tous ceux, dit Thomas d'Aquin, b qui sciunt et docent, et non faciunt, qui connaissent et enseignent aux autres la volonté de Dieu, mais ne la pratiquent pas eux-mêmes. La connaissance sans vertu entraîne un plus grand jugement, et souvent condamne le porteur.
un Isidor.
b Praef., dans Epist. Canon.