Commentaire complet de John Trapp
Esther 1:8
Et le boire [était] selon la loi; personne n'y força, car ainsi le roi avait désigné tous les officiers de sa maison, afin qu'ils fassent selon le bon plaisir de chacun.
Ver. 8. Et la boisson était selon la loi ] prescrite par le roi, et ce n'était que nécessaire, de peur que les hommes ne fassent de sa maison une école d'intempérance ; et de peur que des rumeurs honteuses ne soient sur sa gloire, Habacuc 2:15 . Et, comme de mauvaises manières viennent de bonnes lois, il apparaît par cet édit du roi, que les Perses étaient maintenant dégénérés de leur ancienne sobriété et modération dans les viandes et les boissons.
Il en fut de même pour les Crétois lorsque Minos fit une loi interdisant aux hommes de boire entre eux, μεθην, jusqu'à l'ivresse; et la même chose que nous pouvons penser des habitants de cette terre, lorsque le roi Edgar a fait une ordonnance pour mettre des épingles dans des coupes, pour obliger les hommes à boire, et que personne ne devrait boire des entiers.
Quinetian Spartae mos est laudabilis ille,
Ut bibat arbitrio pocula quisque suo.
L'habitude de Quinetian de Sparte est si louable qu'il trinque à tout le monde avec la coupe de son choix.
Aucun n'obligea ] Domitius, le père de Néron, tua Libère, un honnête Romain, parce qu'il refusait de boire autant qu'il le lui commandait (Sueton.). Tiberius, pour son ivresse appelé Caldius Biberius Mero, au lieu de Claudius Tiberius Nero, a fait Novellus Tricongius proconsul, pour cela il pouvait boire trois bouteilles de vin avec un seul souffle. Il préféra aussi Lord Piso au gouvernement de la ville de Rome, parce qu'il pouvait s'asseoir à boire avec lui continuellement pendant deux jours et nuits entiers ensemble.
Lyra sur ce texte dénonce cette santé détestable et cette beuverie trop commune dans toutes les parties de la chrétienté ; et dit qu'il a été élevé d'abord par les barbares de Normandie, qui sont venus et ont dépeuplé ce pays. Et quelle chose lamentable qu'à ce jour, dans un état comme le nôtre, l'homme civil, sobre et tempéré soit poussé, et il peut être forcé, à avaler des courants d'air inutiles, comme un cheval boit, par des ivrognes dominateurs.
Le bon acte tardif contre l'ivresse, s'il est bien exécuté, sera quelque frein à nos garçons rugissants; ainsi ils auront besoin d'être appelés par une prolepsie affligeante, ici pour l'au-delà. Oh que nous pouvions persuader, comme Mahomet l'a fait à ses disciples, que dans chaque raisin habitait un diable ; ou, cette tempête et cette tempête de feu et de soufre, ce sera la portion de la coupe de l'ivrogne.
Car c'est ainsi que le roi avait nommé à tous les officiers de sa maison ] Il avait nommé Héb. il l'avait fondé ou établi pour un décret inviolable et des officiers exprès (contrôleurs de sa maison) pour le voir exécuté. Jean 2:8 , nous lisons d'un gouverneur de la fête. Les Juifs avaient de tels officiers ou modérateurs à leurs joyeuses réunions (appelées les yeux et les surveillants de la fête), qui veillaient à ce que personne ne boive trop lui-même, Praefecti morum, gouverneur des mœurs, Oινοπται οφθαλμοι.
Les Latins en avaient aussi, les qualifiant de dictateurs. Les Grecs avaient leurs symposiarques ; mais parmi ceux-ci leur pouvoir ne s'étendait pas plus loin que de veiller à ce que les festins ne buvaient que de petites breuvages d'abord ; qu'ils augmentèrent peu à peu jusqu'à atteindre le sommet de l'intempérance. Mais ceux-ci auraient dû considérer ce qu'Anacharsis leur avait dit, que la vigne porte trois raisins ; le premier de plaisir, le second d'ivresse, et le troisième de misère et de malice.
Qu'ils fassent selon le bon plaisir de chacun] Buvez ce qu'ils pensent bon, sans peine ni force. On rapporte de Romulus qu'étant une fois invité à souper, il ne buvait pas beaucoup, parce qu'il avait de grosses affaires à faire le lendemain. Et quand on lui dit : Monsieur, si tous les hommes buvaient comme vous, le vin serait bien meilleur marché ; non, ce serait plus cher, dit-il, si tout le monde buvait comme moi ; c'est-à-dire autant qu'il lui plait de boire. Nam ego bibi quantum volui (Gell. lib. xi. cap. 14).