Commentaire complet de John Trapp
Habacuc 2:20
Mais l'Éternel [est] dans son saint temple : que toute la terre se taise devant lui.
Ver. 20. Mais le Seigneur est dans son saint temple ] Il ne suffit pas de condamner les superstitions ; mais nous devons connaître et servir le vrai Dieu d'une manière vraie. Cicéron souhaitait pouvoir aussi facilement découvrir la vraie religion que réfuter les fausses. Cambyse détruisit les idoles égyptiennes, plutôt par mépris de toute religion que par haine de l'idolâtrie. Lucien se moquait des dieux païens ; et pourtant était un ennemi du christianisme.
Érasme n'était ni papiste, ni bon protestant. Henri VIII méprisait l'ancienne religion, et pourtant enviait la nouvelle. Il y en a beaucoup (dit-il au parlement) qui sont trop occupés avec leur nouveau Sumpsimus : a et d'autres qui raffolent trop de leur ancien Mumpsimus. b C'est pourquoi le prophète ici présent à ces divinités du fumier des païens, ces idoles mortes, s'oppose au Dieu vivant et unique vrai.
Jéhovah, dit-il, « est dans son saint temple » ; cet Essentiateur qui a son être de lui-même, et donne l'être à toutes choses, ζωην και πνοην, comme l'exprime élégamment saint Paul, Actes 17:25 . Il est dans son saint temple, sc. dans le ciel, par sa puissance et sa gloire, et dans son Église sur la terre, par sa grâce et sa bonté. L'utilisation de laquelle la doctrine suit.
Que toute la terre se taise devant lui ] Héb. sc. Ou restez tranquille, toute la terre, &c. Reverentiae causa silete, tremble devant ses jugements, aie confiance en ses promesses, attends-le dans ses ordonnances, marche devant lui dans l'obéissance, ne parle ni de lui ni de lui, mais comme connaissant ta distance, ton enfance. En parlant de Dieu, notre meilleure éloquence est le silence, dit M. Hooker. En lui parlant, quanta cum reverentia, quanto timore, quanta humilitate, accedere debet e palude sua procedens et repens villa ranuncula,dit Bernard : avec quel respect et quelle crainte divine, avec quelle humilité, une pauvre petite grenouille, rampant hors de sa boue, s'approcherait-elle de ce grand Dieu, devant lequel les anges apparaissent avec les plus grands abaissements ! Quelle horreur alors et quelle auto-annihilation peuvent être suffisantes pour accompagner nos approches de ce grand Dieu du ciel ? Et comment les ennemis de l'Église devraient-ils se tenir en admiration et même trembler devant lui, se tortillant dans leurs trous, comme font les vers quand il gronde, et étant tous silencieux, comme les brebis devant le loup, les oiseaux devant le faucon, toutes les bêtes des champs devant le lion quand il rugit.
a Une expression correcte prenant la place d'une expression incorrecte mais populaire (mumpsimus). DEO
b Celui qui adhère obstinément aux anciennes méthodes, malgré l'évidence la plus évidente qu'elles sont fausses ; un adversaire ignorant et fanatique de la réforme. D