Ils lui disent : à César. Alors il leur dit : Rendez donc à César ce qui est à César ; et à Dieu les choses qui sont à Dieu.

Ver. 21. Rendez donc à César ] Ne donnez pas, mais rendez; comme qui devrait dire : Vous ne lui donnez que ce qui lui appartient ; vous ne lui faites que bien, vous ne l'aidez qu'aux siens et à ce qu'il peut justement exiger de vous, In reddendo hostimentum patrocinii et defensionis, au lieu de ses soins envers vous.

Et à Dieu les choses qui sont à Dieu ] L'article grec est répété deux fois, quand il parle de Dieu plus que de César ; montrer, dit l'un, que notre soin particulier doit être, τα του θεου τω θεω, de rendre à Dieu son dû. Car si César veut prendre parti pour Dieu, en ordonnant à ce qui est péché, de lui payer un tel tribut, Non est tributum Caesaris, sed servitium diaboli, dit Chrysostome, ce n'est pas payer tribut à César, mais rendre service au diable.

Cur non et animam nostrum Dei imaginem soli Deo consignemus, dit-on. Que Dieu n'ait que notre âme, puisqu'elle porte son image. C'était un discours insensé et méchant de sa part, qui disait qu'il avait deux âmes dans un seul corps, l'une pour Dieu, s'il lui plaisait, l'autre pour n'importe qui d'autre qui le ferait. Mais c'était un discours galant du prince de Condée, qui était fait prisonnier par Charles IX de France, et mis à son choix s'il irait à la messe ou serait mis à mort, ou subirait l'emprisonnement perpétuel ? Ut eligeret ex his tribus unum vel missam, vel mortem, vel perpetuum carcerem, &c. (Hist. Gall.) Le premier, dit-il, par la grâce de Dieu, je ne le ferai jamais. Et pour les deux derniers, que le roi fasse de moi ce qu'il veut. Dieu, j'espère, fera tout pour le mieux.

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