Commentaire Biblique de Jean Calvin
1 Pierre 2:13
13 Soumettez-vous Il en vient maintenant à des exhortations particulières: et comme l'obéissance à l'égard des magistrats est une partie d'une conversation honnête ou bonne, il tire cette inférence quant à leur devoir, «Soumettez-vous», ou, soyez sujet; car en refusant le joug du gouvernement, ils n'auraient donné aux païens aucune petite occasion de leur faire des reproches. Et, en effet, les Juifs étaient particulièrement détestés et considérés comme infâmes pour cette raison, parce qu'ils étaient considérés en raison de leur perversité comme ingouvernables. Et comme les troubles qu'ils suscitaient dans les provinces, étaient des causes de grandes calamités, de sorte que chacun, d'un tempérament calme et pacifique, les redoutait comme la peste, c'était la raison qui poussait Pierre à parler si fortement de la soumission. En outre, beaucoup pensaient que l'Évangile était une proclamation d'une telle liberté, que chacun pouvait se considérer comme libre de la servitude. Il semblait indigne que les enfants de Dieu soient des serviteurs et que les héritiers du monde n’aient pas la possession libre, non, pas même de leur propre corps. Puis il y eut un autre procès, - Tous les magistrats étaient les adversaires du Christ; et ils ont utilisé leur propre autorité, de sorte qu'aucune représentation de Dieu, qui assure la vénération principale, n'apparaissait en eux. On perçoit maintenant le dessein de Pierre: il a exhorté les Juifs, spécialement pour ces raisons, à faire preuve de respect envers le pouvoir civil.
À chaque ordonnance de l'homme Certains rendent les mots «à chaque créature»; et d'un rendu si obscur et ambigu, beaucoup de travail a été pris pour obtenir un sens. Mais je ne doute pas que Pierre ait voulu souligner la manière distincte dont Dieu gouverne l'humanité: car le verbe κτίζειν en grec, d'où vient κτίσις, signifie former et construire un bâtiment. Le mot «ordination» est donc approprié; par laquelle Pierre nous rappelle que Dieu, créateur du monde, n'a pas laissé le genre humain dans un état de confusion, afin qu'il puisse vivre à la manière des bêtes, mais pour ainsi dire dans un bâtiment régulièrement formé et divisé en plusieurs compartiments . Et on l'appelle une ordination humaine, non pas parce qu'elle a été inventée par l'homme, mais parce qu'un mode de vie, bien agencé et dûment ordonné, est propre aux hommes . (27)
Que ce soit au roi Il appelle donc César, comme je pense, dont l'empire s'étendait sur tous les pays mentionnés au début de l'épître. Car si «roi» était un nom extrêmement détesté par les Romains, il était pourtant en usage chez les Grecs. En effet, ils l'appelaient souvent autocrate, (αὐτοκράτορα) mais parfois il était aussi appelé par eux roi, (βασιλεὺς.) Mais comme il soumet une raison, il doit pour être obéi parce qu'il excellait, ou était éminent ou suprême, il n'y a aucune comparaison faite entre César et d'autres magistrats. Il détenait, en effet, le pouvoir suprême; mais cette éminence que Pierre exalte est commune à tous ceux qui exercent l'autorité publique. Et donc Paul, dans Romains 13:1, l'étend à tous les magistrats. Maintenant, le sens est que l’obéissance est due à tous ceux qui gouvernent, parce qu’ils ont été élevés à cet honneur non par hasard, mais par la providence de Dieu. Car beaucoup ont coutume de se demander trop scrupuleusement par quel pouvoir juste a été atteint; mais nous devons nous contenter de cela seul, que le pouvoir est possédé et exercé. Et ainsi Paul coupe la poignée des objections inutiles quand il déclare qu'il n'y a de pouvoir que de Dieu. Et c'est pour cette raison que l'Écriture dit si souvent que c'est Dieu qui ceint les rois avec une épée, qui les élève en haut, qui transfère les royaumes à sa guise.
Comme Pierre se référait spécialement à l'empereur romain, il était nécessaire d'ajouter cet avertissement; car il est certain que les Romains par des moyens injustes plutôt que d'une manière légitime ont pénétré en Asie et ont soumis ces pays. D'ailleurs, les Césars, qui régnaient alors, s'étaient emparés de la monarchie par la force tyrannique. C'est pourquoi Pierre interdit en quelque sorte que ces choses soient controversées, car il montre que les sujets doivent obéir à leurs dirigeants sans hésitation, parce qu'ils ne sont pas rendus éminents, à moins d'être élevés par la main de Dieu.