Commentaire Biblique de Jean Calvin
1 Pierre 2:18
18 Serviteurs, soyez soumis Bien qu'il s'agisse d'un avertissement particulier, il est pourtant lié à ce est parti avant, ainsi que les autres choses qui suivent; car l'obéissance des serviteurs aux maîtres, et des épouses aussi à leurs maris, fait partie de la sujétion civile ou sociale. (30)
Il aurait d'abord des serviteurs à soumettre avec toute crainte; par quelle expression il entend cette révérence sincère et volontaire, qu'ils reconnaissent par leur charge. Il oppose alors cette peur à la dissimulation aussi bien qu'à l'assujettissement forcé; car un service oculaire (ὀφθαλμοδουλεία, Colossiens 3:22,) comme l'appelle Paul, est le contraire de cette peur; et de plus, si les serviteurs réclament un traitement sévère, étant prêts à se débarrasser du joug s'ils le pouvaient, on ne peut pas dire qu'ils craignent correctement. En bref, la peur naît d'une bonne connaissance du devoir. Et bien qu'aucune exception ne soit ajoutée à cet endroit, cependant, selon d'autres endroits, il faut la comprendre. Car l'assujettissement dû aux hommes ne doit pas être étendu au point de diminuer l'autorité de Dieu. Alors les serviteurs doivent être soumis à leurs maîtres, uniquement dans la mesure où Dieu le permet, ou aussi loin que les autels, comme on dit. Mais comme le mot ici n'est pas δοῦλοι, esclaves , mais οἰκέται , domestiques , nous pouvons comprendre les serviteurs libres aussi bien que les esclaves, bien que ce soit une différence de peu de temps.
Pas seulement pour les bons Quoique quant au devoir des serviteurs d'obéir à leurs maîtres, c'est entièrement une question de conscience; si, cependant, ils sont injustement traités, quant à eux-mêmes, ils ne doivent pas résister à l'autorité. Quels que soient donc les maîtres, il n'y a aucune excuse pour les serviteurs de ne pas leur obéir fidèlement. Car lorsqu'un supérieur abuse de son pouvoir, il doit en effet désormais rendre compte à Dieu, mais il ne perd pas pour le moment son droit. Car cette loi est imposée aux serviteurs, qu'ils doivent servir leurs maîtres, bien qu'ils puissent être indignes. Pour le froward il oppose l'équité ou l'humain; et par ce mot il se réfère aux cruels et aux pervers, ou à ceux qui n'ont ni humanité ni gentillesse. (31)
On se demande ce qui aurait pu inciter un interprète à changer un mot grec pour un autre et à le rendre «capricieux». Je ne devrais rien dire de l'ignorance grossière des Sorbons, qui comprennent communément par capricieux, ( dyscolos ,) le dissolu ou dissipé, si ce n'était ce rendu absurde pour nous construire un article de foi, que nous devons obéir au Pape et à ses bêtes sauvages à cornes, si douloureuse et intolérable une tyrannie qu'elles puissent exercer. Ce passage montre donc avec quelle hardiesse ils se moquent de la Parole de Dieu.