Commentaire Biblique de Jean Calvin
1 Timothée 6:10
10 Car la racine de tous les maux est l'avarice ( 124) Il n'est pas nécessaire d'être trop scrupuleux en comparant d'autres vices avec cela. Il est certain que l'ambition et l'orgueil produisent souvent des fruits pires que la convoitise; et pourtant l'ambition ne procède pas de la convoitise. On peut dire la même chose des péchés interdits par le septième commandement. Mais l’intention de Paul n’était pas d’inclure sous la convoitise tous les types de vices qui peuvent être nommés. Et alors? Il voulait simplement dire que d'innombrables maux en découlent; comme nous avons coutume de dire, quand nous parlons de discorde, de gourmandise, d'ivresse ou de tout autre vice de ce genre, qu'il n'y a pas de mal qu'elle ne produise. Et, en effet, nous pouvons très bien affirmer, quant au désir de gain basique, qu'il n'y a aucune sorte de maux qui ne soit copieusement produit par lui chaque jour; comme d'innombrables fraudes, mensonges, parjure, tromperie, vol, cruauté, corruption dans la justice, querelles, haine, empoisonnements, meurtres; et, en bref, presque toutes sortes de crimes.
Des déclarations de cette nature se produisent partout chez les écrivains païens; et, par conséquent, il est inapproprié que les personnes qui applaudiraient Horace ou Ovide, en parlant de cette manière, se plaignent de Paul comme ayant utilisé un langage extravagant. Je souhaite qu'il ne soit pas prouvé par l'expérience quotidienne, qu'il s'agit d'une description claire des faits tels qu'ils sont réellement. Mais rappelons-nous que les mêmes crimes qui naissent de l'avarice, peuvent aussi surgir, comme ils le font sans doute, soit de l'ambition, soit de l'envie, soit d'autres dispositions pécheuses.
Ce que certains désirent ardemment Le mot grec ὀρεγόμενοι est surmené, lorsque l'apôtre dit que l'avarice est "désirée avec impatience"; mais cela n'obscurcit pas le sens. Il affirme que le plus aggravé de tous les maux vient de l'avarice - se révolter contre la foi; car on trouve que ceux qui sont atteints de cette maladie dégénèrent graduellement, jusqu'à ce qu'ils renoncent entièrement à la foi. D'où ces chagrins, qu'il mentionne; par quel terme j'entends les affreux tourments de conscience, qui n'arrivent pas aux hommes au-delà de toute espérance; bien que Dieu ait d'autres méthodes pour éprouver les hommes avides, en en faisant leurs propres bourreaux.