Commentaire Biblique de Jean Calvin
2 Corinthiens 11:20
20. Car vous êtes d'accord, le cas échéant. Il existe trois manières de comprendre cela. Il peut être compris comme réprouvant les Corinthiens avec ironie, parce qu'ils ne pouvaient rien supporter, comme c'est généralement le cas avec les efféminés; ou il les accuse d'indolence, parce qu'ils s'étaient livrés aux faux apôtres dans un esclavage honteux; ou il répète, pour ainsi dire, en la personne d'autrui, ce qui a été affirmé avec dépit sur lui-même, (845) comme s'il revendiquait une autorité tyrannique leur. La signification de deuxième est approuvée par Chrysostome, Ambrose et Augustine, et par conséquent elle est communément reçue; et, en effet, cela correspond le mieux au contexte, bien que le troisième ne soit pas moins conforme à mes vues. Car on voit comment il était calomnié de temps en temps par le malveillant, comme s'il dominait tyranniquement, alors qu'il était bien loin de le faire. Cependant, comme l'autre sens est plus généralement reçu, je n'ai aucune objection à ce qu'il soit considéré comme le vrai.
Or cette affirmation correspondra ainsi à la précédente: «Vous supportez tout ce qui vient des autres, s'ils vous oppriment, s'ils exigent ce qui vous appartient, s'ils vous traitent avec dédain. Pourquoi alors ne me supportez-vous pas, car ils ne sont en aucun cas supérieurs à moi? Car, en disant qu'il n'est pas faible, , il veut dire qu'il avait été doté par Dieu de si excellentes grâces, qu'il ne devrait pas être considéré comme de l’ordre commun. Car le mot faible a une signification plus étendue, comme nous le reverrons bientôt.
La coutume invariable a été, et le sera jusqu'à la fin, de résister avec contumace (846) aux serviteurs de Dieu, de se mettre en colère à la moindre occasion, (847) grogner et murmurer sans cesse, se plaindre d'une rigueur même modérée, (848) tenir toute discipline en horreur; tandis que, d'un autre côté, ils se soumettent servilement à de faux apôtres, imposteurs ou simples prétendants sans valeur, leur donnent la liberté de faire quoi que ce soit, et se soumettent patiemment et endurent, quel que soit le fardeau qu'ils choisissent de leur imposer. Ainsi, à l’heure actuelle, vous n’en trouverez guère un sur trente qui mettra volontiers son cou sous le joug du Christ, alors que tous ont enduré avec patience une tyrannie aussi sévère que celle du Pape. Ces mêmes personnes sont toutes à la fois dans un tumulte, (849) en opposition aux reproches paternels et vraiment salutaires de leurs pasteurs, qui, en revanche, avait jadis avalé tranquillement toutes sortes d'insultes, même les plus atroces, de la part des moines. (850) Ceux qui ne sont pas dignes du support torturant de l'Antéchrist, plutôt que de la légère influence du Christ, qui ont des oreilles si tendres et arriérées pour écouter la vérité? Mais il en a été ainsi depuis le début.