Commentaire Biblique de Jean Calvin
2 Timothée 1:15
15 Tu sais que tout ce qui est en Asie m'a abandonné Ces apostasies qu'il mentionne pourraient ont ébranlé le cœur de beaucoup et suscité, en même temps, beaucoup de soupçons; car nous regardons généralement tout sous le pire jour. Paul rencontre des scandales de ce genre avec courage et héroïsme, afin que tous les hommes bons apprennent à détester la trahison de ceux qui avaient ainsi abandonné le serviteur du Christ, alors que lui seul, au péril de sa vie, soutenait la cause commune; et qu'ils ne peuvent, pour cela, céder, lorsqu'ils apprennent que Paul n'est pas privé de l'assistance divine.
Dont Phygellus et Hermogenes Il en nomme deux, probablement plus célèbres que les autres, afin de fermer la porte à leurs calomnies; car il est de coutume avec les révoltes et les déserteurs de la guerre chrétienne, (151) pour excuser leur propre bassesse, de forger autant d'accusations que possible contre les bons et fidèles ministres de l'Évangile. «Phygelle et Hermogène», sachant que leur lâcheté était à juste titre jugée infâme par les croyants, et qu'ils étaient même condamnés comme coupables de trahison de base, n'auraient pas hésité à charger Paul de fausses accusations et à attaquer impudemment son innocence. Paul, par conséquent, afin de retirer tout crédit de leurs mensonges, les marque avec la marque qu'ils méritent.
Ainsi aussi, de nos jours, il y en a beaucoup qui, parce qu’ils ne sont pas ici admis dans le ministère, ou qui sont dépouillés de l’honneur à cause de leur méchanceté, (152) ou parce que nous ne choisissons pas de les soutenir alors qu'ils ne font rien, ou parce qu'ils ont commis un vol ou une fornication, sont contraints de voler, et aussitôt errer à travers la France et d'autres pays, et, en nous jetant toutes les accusations (153) qu'ils peuvent, leur emprunter une attestation de leur innocence. Et certains frères sont assez stupides pour nous accuser de cruauté, si l'un de nous peint ces personnes dans leurs vraies couleurs. Mais il fallait souhaiter que tous aient le front marqué au fer chaud, pour être reconnus à première vue.