Commentaire Biblique de Jean Calvin
Abdias 1:8
Nous devons maintenant remarquer ce que dit le Prophète: Ne vais-je pas en ce jour détruire les sages d'Edom? Bien que les hommes soient aveugles à bien des égards, que Dieu ne guide pas par son Esprit, et sur lesquels il ne brille pas par sa parole, le pire aveuglement est quand les hommes deviennent enivrés par la fausse vanité de la sagesse . Quand donc quelqu'un se croit doué de compréhension, pour qu'il puisse percevoir ce qui est nécessaire, et qu'il ne puisse être contourné, sa sagesse est folie et extrême folie: il vaudrait en effet mieux pour nous d'être idiots et fous que d'être ainsi en état d'ébriété. Depuis lors, les sages de ce monde sont fous, le Seigneur déclare qu'ils n'auront aucune sagesse lorsque le temps de l'épreuve viendra. Dieu permet en effet pendant longtemps aux impies de se féliciter en raison de leur propre perspicacité et de leurs conseils, alors qu'il a laissé les Iduméens prospérer. Et il y en a aussi beaucoup à ce jour qui se félicitent de leurs succès et adorent presque leur propre ruse. Qui en effet peut persuader les Vénitiens qu'il n'y a nulle part une sagesse consommée qu'entre eux, par laquelle ils surpassent d'ailleurs tous les autres dans la tromperie? Pour aucune autre raison, au milieu de nombreuses agitations, ils ne conservent leur propre position, si ce n'est qu'ils semblent voir plus loin ce qui est pour leurs propres avantages; non, que les rois en général se tiennent, et continuent en sécurité au milieu de tant de secousses, ce qu'ils attribuent à leur propre sagesse: «Sauf que j'avais bien regardé à cet égard à mes propres affaires, sauf que j'avais anticipé le danger, et que je ne l'avais prévu , cela aurait été fini quant à mon état. Ainsi ils pensent en eux-mêmes: mais le Seigneur les enthousiasme enfin, afin qu'il soit évident que cela n'a pas été dit autrefois en vain aux Iduméens, Ne ferai-je pas en ce jour-là, dit Jéhovah, etc. et il a été catégoriquement ajouté, ce jour-là: pour le Prophète signifie, qu'il n'était pas étonnant que les Iduméens aient jusqu'ici méfiant et adopté le meilleur conseil; car ce n’était pas le but du Seigneur de les priver de la sagesse; mais quand le moment convenable de la vengeance arriva, il enleva aussitôt toute prudence qu'il y avait en eux; car c’est en effet dans la main de Dieu de retirer tout ce qu’il y a d’intelligence ou d’acuité chez les hommes.
Mais nous sommes avertis par ces paroles, que si nous excellons dans la compréhension, nous ne devons pas abuser de ce don singulier de Dieu, comme nous voyons le cas avec les impies, qui se tournent vers la ruse quelle que soit la sagesse que le Seigneur leur a accordée. Il y en a à peine un sur cent qui ne cherche pas à être rusé et trompeur, s'il excelle dans la compréhension. C'est une chose très misérable. Quel grand trésor est la sagesse? Pourtant, nous voyons que le monde pervertit cet excellent don de Dieu; la raison de plus pour nous de travailler, c'est que notre sagesse doit être fondée sur la vraie simplicité. C'est une chose. Alors nous devons aussi nous garder de nous fier à notre propre intelligence, de mépriser nos ennemis, et de penser que nous pouvons conjurer tout mal qui pourrait nous arriver; mais cherchons toujours au Seigneur, afin que nous puissions être favorisés en tout temps par l'esprit de sagesse, afin qu'il nous guide jusqu'à la fin de la vie: car il peut à tout moment nous prendre tout ce qu'il nous a donné, et ainsi nous exposer à la honte et au reproche.
Quand il dit, du mont Esaü, , il veut dire le mont Seir, comme je vous l'ai déjà rappelé. Mais il voulait signaler tout leur pays; car ils étaient presque entourés de montagnes, et habitaient, comme on le sait, dans cette Arabie qui s'appelle Patraea. Ça suit -