26. Ils ont donné dans leurs lots Nous ne ferons pas, à cet endroit, de long dispute sur les lots. Ces hommes qui pensent qu'il est méchant de tirer au sort du tout, offensent en partie par ignorance, et en partie ils ne comprennent pas la force de ce mot. Il n'y a rien que les hommes ne corrompent par leur audace et leur vanité, par quoi il est arrivé qu'ils aient amené beaucoup dans de grands abus et superstitions. Car cette divination ou conjecture qui est faite par tirage au sort est tout à fait diabolique. Mais quand les magistrats se partagent les provinces entre eux et confèrent leur héritage, c'est une chose légale. Ce que Salomon témoigne clairement, quand il fait de Dieu le gouverneur de l'événement.

«Les lots (dit-il) sont jetés dans le sein, et leur jugement vient du Seigneur» (Proverbes 16:33.)

Cette ordonnance ou coutume n'est pas plus corrompue et dépravée par la corruption que la vanité corrompue des Chaldéens ne corrompe l'astrologie vraie et naturelle. Tandis que les Chaldéens vont, sous le nom d'astrologie, pour masquer et colorer leur méchante curiosité, ils diffament une science à la fois profitable et louable. Il en est de même de ceux qui racontent aux hommes leur destinée (comme ils les appellent) en tirant au sort; mais il est de notre devoir de discerner l'usage licite de la corruption. Il dit que les lots ont été donnés, qu'étant mis dans un pot, ou l'un de leurs tours, ils pourraient ensuite être tirés. Et ici il faut aussi noter que ce mot lot est pris diversement à cet endroit; car quand il a dit auparavant que Judas avait obtenu une grande partie du ministère, son sens était, (selon la coutume commune de l'Écriture,) qu'il lui avait donné une part du Seigneur. Il parle ensuite correctement, et sans aucun chiffre de beaucoup, mais est-ce probable, pour autant que le mot גראל, (goral) est couramment utilisé par les Hébreux pour les deux choses, que Pierre voulait faire allusion à ce qu'ils étaient sur le point de faire, et que Luc avait du respect pour la même chose.

Le sort est tombé sur Matthias. Il est arrivé que personne ne l'aurait recherché; car nous pouvons comprendre par ce qui précède, qu'il n'y a pas eu de si grand compte rendu de Matthias que de l'autre; car, outre que Luc lui a donné l'ancien lieu, les deux noms de sirène que Barsabas avait montrent qu'il était dans une grande estimation. Il s'appelait Barsabas, (c'est-à-dire le fils d'un serment, ou de repos,) de la chose elle-même, comme s'il était un miroir, soit de fidélité et d'innocence, soit de nature calme et modeste. L'autre nom de sirène importait une honnêteté singulière. Cet homme, donc, selon le jugement des hommes, était le premier, [supérieur;] mais Dieu préféra Matthias avant lui. Par quoi on nous enseigne que nous ne devons pas nous glorifier si nous sommes exaltés jusqu'au ciel par l'opinion des hommes, et si par leur voix et leur consentement (76) nous sommes jugés les hommes les plus excellents; mais nous devons plutôt tenir compte de cela, pour nous approuver à Dieu, qui seul est le juge le plus légitime et le plus juste, par la sentence et le jugement duquel nous nous tenons ou tombons. Et nous pouvons souvent marquer ceci aussi, que Dieu passe au-dessus de celui qui est le plus important aux yeux des hommes, afin de renverser tout orgueil qui est en l'homme. En cela, il ajoute que il était compté parmi les autres, il efface toute note sinistre d'imprécision du tirage au sort, parce que l'Église l'a embrassé comme choisi par Dieu sur qui le sort est tombé.

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