Commentaire Biblique de Jean Calvin
Actes 10:43
43. C'est à lui que portent tous les prophètes. Luc touche et rassemble brièvement la somme du sermon, comme nous l'avons dit; il est donc si court (713) à noter le fruit de l'histoire. Sachez que les paroles prononcées par Pierre ne sont pas récitées ici; mais cela, n'est déclaré que de ce qu'il a réclamé. Et nous devons considérer trois choses: Que c'est la fonction appropriée de Christ de réconcilier les hommes avec Dieu lorsque leurs péchés sont effacés; que nous avons la rémission des péchés par la foi; que cette doctrine n'est pas nouvelle ou récemment inventée, mais qu'elle avait tous les prophètes de Dieu depuis le commencement du monde pour en témoigner.
En ce qui concerne le premier, si Dieu est satisfait et pacifié en n'imputant pas nos péchés, il semble par là qu'il déteste et est mécontent de toute l'humanité, (714) jusqu'à au moment où ils commencent à lui plaire par un pardon gratuit. C'est pourquoi nous sommes tous condamnés du péché, qui nous soumet à la colère de Dieu, et nous lie avec la culpabilité de la mort éternelle; et parce que nous sommes dépourvus de justice en nous-mêmes, on nous apprend à fuir vers la miséricorde de Dieu, comme vers notre seule forteresse. Lorsqu'il dit que les fidèles reçoivent la rémission des péchés, on comprend une contradiction cachée entre eux et Dieu; car Dieu doit l'offrir de lui-même pour que les fidèles la reçoivent. Quand, comme il dit que cela est donné par le nom du Christ, son sens est que nous retournons en faveur de Dieu par le seul bénéfice du Christ, parce qu’il l’a une fois réconcilié avec nous par sa mort; ou, comme on dit couramment, que nous obtenons le pardon des péchés par la médiation du Christ, (et en passant entre eux) et par aucun autre moyen.
Satan ne pouvait jamais effacer de l’esprit des hommes le sentiment de leur culpabilité, mais qu’ils étaient toujours attentifs à demander pardon aux mains de Dieu; mais comme il n'y avait qu'une manière et un moyen d'obtenir le pardon, les hommes misérables, trompés par les jonglages [impostures] de Satan, se sont inventés de merveilleux labyrinthes, dans les escrocs et les tours desquels ils se fatiguaient en vain. Cette première erreur les a d'abord éloignés du droit chemin, parce qu'ils ont essayé de mériter le pardon, offert gratuitement et reçu par la foi seule. Ensuite, il y eut d'innombrables sortes de satisfactions [expiations] inventées par lesquelles elles apaisèrent Dieu. Son commencement découlait en effet de la Parole de Dieu; mais pour autant que lorsque Dieu a donné aux pères les sacrifices et les rites des oblations, il a assombri le Christ, des hommes aveugles et profanes, mettant Christ de côté et suivant une vaine ombre, a corrompu tout ce qui était à Dieu dans les sacrifices et les satisfactions. (715) C'est pourquoi, quels sacrifices les païens ont utilisé depuis le commencement du monde, et ceux que les Turcs et les Juifs utilisent à ce jour, peuvent être fixés contre Christ comme des choses tout à fait contraires. Les papistes ne sont jamais mieux, sauf qu'ils aspergent leurs satisfactions du sang du Christ; mais ils y font trop de désordre, (716) parce que, n'étant pas satisfaits du Christ seul, ils rassemblent à eux-mêmes, de tous côtés, mille sortes de sacrifices ou satisfactions. Par conséquent, quiconque désire avoir la rémission de ses péchés, qu’il ne se détourne pas de Christ, même du moindre clou.
Lorsque nous entendons dire que nous avons la rémission des péchés en croyant, nous devons comprendre et connaître la force et la nature de la foi, comme sans aucun doute Pierre en a abondamment demandé, [c'est-à-dire] après quel genre nous devons croire en Christ. Et ce n'est rien d'autre, mais avec la sincère affection de l'esprit de l'embrasser tel qu'il nous est présenté dans l'Évangile; de sorte que la foi dépend des promesses. Pourtant, Pierre semble mal agir, car alors que nous avons deux choses principales par notre Sauveur Christ, il ne fait mention que de l'une d'entre elles; car il ne parle rien de la repentance et de la nouveauté de la vie, qui ne doit pas être omis dans la somme de l'Évangile. (717) Mais nous pouvons facilement répondre, que la régénération de l'Esprit est comprise dans la foi, car elle en est un effet. Car nous croyons au Christ pour cette cause, en partie pour qu’il nous rende en faveur du Père par la libre imputation de la justice; en partie pour qu'il nous sanctifie par son Esprit, et nous savons que nous sommes adoptés par Dieu pour être ses enfants à cette condition, afin qu'il nous gouverne par son Esprit. Par conséquent, il suffisait à Pierre de montrer comment les hommes, qui étaient par nature séparés de Dieu, retournent en faveur auprès de lui.
En ce qui concerne le troisième membre, nous n'avons pas besoin de compter toutes les places des prophètes, où ils mettent devant nous le Christ comme médiateur, qui en obtenant le pardon de nos péchés, réconcilie Dieu avec nous; mais ceci est leur ordre d'enseignement commun, et, pour ainsi dire, leur règle, de rappeler tous les pieux à cette alliance que Dieu a conclue avec Abraham en mettant le médiateur entre les deux. (718) De plus, ce point est très nécessaire pour être connu, que la grâce qui a été longuement offerte par le Christ est la même que la loi et les prophètes, dans le passé, livré aux pères à espérer. Et sûrement, c'était d'une grande force avec Corneille et d'autres semblables, qui respectaient grandement la loi et les prophètes, afin qu'ils sachent que cela était accompli et accompli dans l'action même en Christ qui a été témoignée dans les oracles des prophètes. Par conséquent, jusqu'à la fin, les ministres de l'Église peuvent être d'accord avec les prophètes dans leur forme d'enseignement, qu'ils étudient en prêchant pour présenter Christ; qu'ils témoignent continuellement que nous devons rechercher la justice de ses seules mains, qui consiste en une rémission gratuite des péchés. C'est une autre manière de l'antiquité que celle qui est montrée avec une grande vantardise des papistes, alors qu'ils enfonçaient les inventions pourries (719) de leurs satisfactions dans le lieu du sang du Christ.