36. Il est apparu un Theudas. Si l'on crédite Josèphe, Gamaliel modifie en ce lieu le vrai cours de l'histoire. Car il rapporte que Judas Gaulanites, qui est né à Gamala, au moment où Quirinius, ou Cyrénius, était proconsul, a soulevé un tumulte avec ses adhérents, parce qu'ils ne voulaient pas que leurs marchandises soient taxées; (288) et que Theudas, à l'époque où Cuspius Fadus était procurateur, se vantait d'être un prophète de Dieu. Et Fadus fut envoyé en Judée par Claudius César. L'histoire ancienne est consignée dans le dix-huitième livre des antiquités; et l'autre dans le XXe. Mais je pense que lorsque Luc dit: Après lui, il y avait un Judas, il voulait ne pas noter le cours du temps, comme s'il était ce dernier; mais dans la mesure où Gamaliel apportait deux exemples similaires, il pouvait mettre l'un à la place de l'autre, (289) sans respecter le temps. Par conséquent, le mot post vaut autant que de plus, ou d'ailleurs.

De plus, même ces exemples avec lesquels Gamaliel confirme son opinion ne sont pas suffisamment en accord avec la présente cause. Car, parce qu'ils n'ont pas par et par résisté à Judas, cette sédition qu'il avait suscitée fut l'occasion de nombreux meurtres, et enfin il fut vaincu à la main et à l'arme. Theudas avait également fait beaucoup plus de mal, à moins d'avoir été mis en fuite à temps par Cuspius Fadus. Mais Gamaliel n'a de respect que pour cela, à savoir que les hommes ont un succès malheureux lorsqu'ils s'avancent sans le savoir; et cela arrive par le juste jugement de Dieu. Mais parce que les prêtres refusent d'écouter quand Dieu leur donne de bons conseils, ils sont dignes d'être étonnés par l'homme aux raisons frivoles, hésitant çà et là par une stupide perplexité. De plus, si nous jetons le temps, nous trouverons qu'il a fallu douze ans au moins après la mort du Christ avant que les apôtres soient battus. Car aux cinq années qui restaient du gouvernement de Tibère, il faut en ajouter trois et demi que Caligula régna. Fadus n'a pas été envoyé par Claudius en Judée avant la deuxième ou troisième année de son règne. Gamaliel n'a pas répété l'acte dans un jour ou deux après. Par conséquent, cet espace de temps est complet dont j'ai parlé. C'est pourquoi la constance des apôtres était la plus excellente, qui, bien qu'ils soient si mal récompensés pour ces longues souffrances qu'ils avaient endurées, ne se découragent pas et ne cessent pas non plus de s'accrocher comme ils avaient commencé.

Qu'il était un grand homme. Certains livres (290) ont, disant qu'il était quelqu'un; pourtant les deux ont un sens. Car il se vantait d'être un tel prophète qu'il pouvait assécher le Jourdain, que ceux qui étaient avec lui pourraient traverser les pieds secs. Néanmoins, nous voyons combien Gamaliel est loin de la vraie connaissance, qui compare les saints ministres du Christ aux séducteurs et aux voleurs; quoiqu'il adoucisse ses paroles par la suite, et, inclinant vers le meilleur, laisse indifférent s'ils ont pris cette affaire en main, ayant Dieu pour leur auteur ou non. Pourtant, il parle d'un doute, parce qu'il ne fournit (291) que pour la tranquillité, toute enquête étant mise à part. C'est seulement permis (292) dans son discours, qu'il craint [dissuade] les méchants de l'audace méchante, car il n'y a rien de plus à craindre que lutter contre Dieu.

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