Commentaire Biblique de Jean Calvin
Amos 2:7
Ici, Amos les accuse d'abord d'une avarice insatiable; ils haletaient les têtes des pauvres sur la poussière de la terre. Cet endroit n'est à mon avis pas bien compris. שאף, shaph, signifie haleter et respirer, et est souvent pris métaphoriquement comme signifiant désirer: d’où certains rendent les mots, «Ils désirent que la tête des pauvres soit dans la poussière de la terre;» c'est-à-dire qu'ils ont hâte de voir les innocents rejetés et prosternés sur le sol. Mais il n'y a pas besoin de beaucoup de mots pour réfuter ce commentaire; car vous voyez qu'elle est tendue. D'autres disent que dans leur cupidité ils ont jeté le misérable dans la poussière; ils pensent donc qu'une cupidité dépravée est liée à la violence, et ils mettent la convoitise de l'acte lui-même.
Mais quel besoin y a-t-il de recourir à ces significations étrangères, alors que les paroles du Prophète sont en elles-mêmes suffisamment claires et claires? Il dit qu'ils haletaient pour la tête des pauvres sur le terrain; comme s'il avait dit, qu'ils ne se contentaient pas d'abattre les misérables, mais qu'ils béaient anxieusement, jusqu'à ce qu'ils les détruisent complètement. Il n'y a donc rien à changer ou à ajouter dans les paroles du Prophète, qui s'harmonisent bien ensemble, et signifient que par cupidité, ils ont haleté pour la tête des pauvres, après que les pauvres aient été abattus, et se sont prosternés dans la poussière. La misère même des pauvres, qu'ils voyaient en leur pouvoir et couchés à leurs pieds, aurait dû les satisfaire; mais lorsqu'une cupidité si insatiable les enflammait encore, ils haletaient pour plus de châtiment sur les pauvres et les misérables. , n'était-ce pas une fureur tout à fait scandaleuse? Nous percevons maintenant la signification du Prophète: Il rappelle à nouveau ce qu’il a dit dans le verset précédent, - que les Israélites ont été livrés à la rapacité, à l’avarice et à la cruauté de toutes sortes.
Il ajoute enfin, et la voie des misérables qu'ils pervertissent. Il dénonce toujours les juges; car il ne peut guère s'accorder avec ce qui appartient aux particuliers, mais il appartient à juste titre aux juges de pervertir la justice et de violer l'équité pour corruption; de sorte que celui qui avait la meilleure cause devint le perdant, parce qu'il n'apportait aucun pot-de-vin suffisamment ample. Nous voyons maintenant quelle était l'accusation qu'il alléguait contre les Israélites. Mais il s'ensuit une autre accusation, celle de se laisser aller aux convoitises.