Certains interprètes pensent qu'une punition est ici dénoncée contre le peuple d'Israël, c'est-à-dire que le Seigneur les priverait de prophètes et d'enseignants. Nous savons en effet qu'il n'y a rien de plus à redouter, que le fait que le Seigneur éteigne la lumière de la saine doctrine et nous permette de nous égarer dans les ténèbres, oui, de trébucher et de nous précipiter tête baissée vers la ruine, comme ils le font pour les démunis. des conseils sains. Mais je pense que le sens est assez différent. Une autre exposition peut être jugée probable, qui est celle-ci, que le prudent n'osa pas parler à cause de la tyrannie dominante; car Amos avait dit auparavant que les juges, qui alors régnaient, ne porteraient pas de reproche. Par conséquent, les prudents ont été forcés de se taire à ce moment-là, car ce moment était mauvais; et toute liberté d'enseignement a été enlevée. Et ce sens s'ouvre encore plus large; car les silencieux auraient à supporter les torts qui leur ont été faits et à dévorer intérieurement leurs propres gémissements, car ils n'osaient pas se plaindre; non, les professeurs mêmes ne se sont pas opposés au torrent, car ils ont vu que ce n'était pas le moment de résister aux hommes hautains et violents. Mais ce point de vue peut aussi convenablement s'appliquer au jugement de Dieu, selon lequel le prudent se tairait, étant mis dans la peur: car le silence est souvent lié à la peur: et c'est un terrible jugement de Dieu, quand le prudent ferme la bouche ou met sa main, comme on dit ailleurs, sur sa bouche.

Quant à la première exposition, je l'ai déjà rejetée, et elle n'a certainement rien en sa faveur: mais la seconde peut être accommodée au sens général du Prophète, c'est-à-dire le prudent sera silencieux à ce moment-là, parce que toute liberté sera enlevée. Je ne veux pas en même temps la restreindre ainsi, comme ils le font; car ce n'était pas un sage de passer en silence des péchés si graves: si les tyrans menaçaient cent morts, ceux à qui était imposée la nécessité d'enseigner n'auraient pas dû se taire. Mais le Prophète ici ne parle pas de ce que le prudent ferait ou omettrait de faire; au contraire, il laisse entendre qu'à chaque fois qu'ils se mettraient à parler, l'arrogance des juges serait si grande qu'elle repousserait tous les reproches. Le prudent doit alors se taire, pas volontairement; car cela, comme je l'ai dit, aurait été indigne des sages. Et le Prophète ici, en guise d'honneur, appelle ceux prudents qui discernent correctement les choses, qui ne sont pas entraînés par les corruptions, mais restent debout; qui, bien qu'ils voient tout l'ordre des choses s'effondrer, et bien qu'ils voient le ciel et la terre, pour ainsi dire, mêlés ensemble, conservent un bon jugement. Puisque le Prophète parle de tels hommes, il ne veut certainement pas dire qu'ils seraient volontairement silencieux; car cela eût été une indolence basse en eux de trahir ainsi la vérité et une bonne cause. Que veut-il dire alors? Même ceci - que la méchanceté des tyrans serait si grande, qu'elle ne permettrait pas qu'un mot soit déclaré par les prudents; quand quelqu'un sortait pour reprendre leurs vices, il n'était pas souffert.

Quand donc il dit que le temps serait diabolique, il veut dire, qu'une telle audace prévaudrait, que toute liberté serait refusée aux sages. Ils seraient alors contraints de se taire, car ils ne pourraient rien faire en parlant, non, ils n'auraient pas la liberté de parole qui leur serait permise: et bien qu'ils tentent de s'acquitter de leurs fonctions, la violence tyrannique leur imposerait instantanément le silence. Il en a été de même pour Lot, dont on dit qu'il gémissait et vexait son propre cœur, (Genèse 16:1) Il était contraint, je n'en doute pas, de se taire après avoir souvent utilisé des reproches gratuits; non, il s'exposa sans doute à de nombreux dangers par ses tentatives de réprimander les Sodomites. Tel me semble être le sens du Prophète, quand il dit, que les prudents se tairaient, parce que ces tyrans imposeraient le silence à tous les enseignants, - maintenant les jetant dans les prisons, puis les bannissant, - maintenant dénonçant la mort sur eux. , puis les visitant avec quelque punition, ou les chargeant de reproches, ou les traitant de ridicule comme des personnes dignes de mépris. Nous comprenons maintenant la conception du Prophète. Nous pouvons en outre observer que les hommes ont alors avancé jusqu'à l'extrémité du mal, quand la réception n'est plus donnée à la saine doctrine et aux conseils salutaires, et quand toute liberté est sévèrement réprimée, de sorte que les hommes prudents n'osent pas réprouver les vices, si effrénés qu'ils soient peut être, ce que même les enfants observent, et les aveugles ressentent. Quand le libertinage est arrivé à ce stade, il est certain que l'état des choses est passé de rétablissement et qu'il n'y a aucun espoir de repentir ou d'une meilleure condition: et c'était le sens du Prophète.

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