Commentaire Biblique de Jean Calvin
Amos 7:10
Le Prophète raconte ici le dispositif par lequel Satan a tenté de déprimer son esprit, afin qu'il ne puisse pas continuer à s'acquitter de son office prophétique. Il dit qu'Amatsia avait envoyé au roi pour l'inciter à adopter une mesure sévère; car il prétendait que, comme Amos dispersait des paroles pleines de sédition et faisait des discours turbulents, les affaires du roi ne pouvaient pas être poursuivies, si le roi ne l'en empêchait en temps voulu; et d'ailleurs, le même Amatsia a dit, que rien ne pouvait être mieux pour le prophète que de fuir dans le pays de Juda, comme il pourrait y vivre en sécurité; car il avait couru un grand danger en osant prophétiser contre le roi. Il semble donc qu'Amatsia était un homme perfide et rusé, mais pas assez sanglant pour tenter ouvertement quoi que ce soit de grave contre la vie du Prophète; à moins que peut-être ne pensait-il que cela ne pouvait être fait, et donnait ce conseil, non pas tant par sa gentillesse, que par le fait que la chose était impraticable: et cette seconde supposition est probable d'après les mots du passage.
Car, en premier lieu, le Prophète dit que Amaziah avait envoyé au roi Il puis a essayé s'il pouvait exciter l'esprit du roi pour persécuter Amos. Il se peut que son dessein réussisse: c'est pourquoi il entreprit ce qui est en second lieu lié, c'est-à-dire qu'il appela le Prophète à lui-même, et essaya de l'effrayer et de le chasser par peur du pays d'Israël, afin qu'il puisse ne leur gênent plus. Mais nous devons, en premier lieu, remarquer le motif par lequel cet Amatsia a été influencé, alors qu'il s'efforçait tant, par tous les moyens possibles, de bannir le Prophète du royaume d'Israël. Il n'est certainement pas crédible qu'il ait été influencé par ce qu'il prétendait au roi, qu'il y avait un danger de sédition; mais c'était un semblant habilement fait. Amatsia avait alors le souci de son propre avantage, comme nous le voyons de nos jours avec les cardinaux et les évêques laiteux qui fréquentent les cours des princes et ne professent pas honnêtement quels sont leurs desseins; car ils voient que leur tyrannie ne peut durer que si l'Évangile est aboli; ils voient que notre doctrine menace de devenir un froid et même une glace pour leurs cuisines; et alors ils voient qu'ils ne peuvent être d'aucune utilité dans le monde, sauf s'ils nous écrasent. Et que prétendent-ils en même temps? que notre doctrine ne peut être reçue sans produire un changement dans le monde entier, sans ruine de tout l'ordre civil, sans priver les rois de leur puissance et de leur dignité. C'est alors par ces artifices malveillants qu'ils gagnent leur faveur. Tel était le dispositif d'Amatsia, et telle était sa manœuvre pour s'opposer au prophète Amos.
Voici, il dit au roi, il a conspiré contre vous קשר, casher, est de lier, mais, par une métaphore, cela signifie conspirer: Conspiré alors a Amos contre toi. Mais qui parle? Amatsia; et le Prophète n'oublie pas le titre d'Amatsia; car il dit qu'il était le prêtre de Béthel Il aurait pu seulement dire: "Amatsia a envoyé au roi Jéroboam", mais en mentionnant qu'il était prêtre, le Le prophète montre qu'Amatsia n'a pas cherché la paix du public, comme il le prétendait; et que c'était donc une prétention fallacieuse, car il s'est battu pour sa propre Hélène, c'est-à-dire qu'il s'est battu pour sa propre cuisine, en bref, pour sa vie: car il aurait été privé, avec disgrâce, de son sacerdoce, et alors réduit à la misère et au besoin, sauf qu'il avait chassé le prophète Amos. Depuis lors, il a vu que tel et si grand mal était proche de lui sauf qu'Amos a été banni, il avait cet objet en vue, et a prétendu autre chose, et a envoyé au roi et a dit: Amos a conspiré ; et il augmente le crime, Au milieu de la maison d'Israël. «Cela ne se fait pas», dit-il «dans un coin ou dans un endroit obscur; mais sa doctrine se fait entendre sur toutes les voies publiques, des villes entières en sont remplies; bref, il brûle comme un feu au sein même, au milieu même du royaume; et tu trouveras bientôt ta propre maison toute en feu, à moins que tu n'appliques un remède, oui, à moins que tu ne l'éteignes. Nous voyons donc comment Amatsia a agi, et la raison pour laquelle il a si sincèrement persuadé le roi de ne plus donner la liberté au prophète Amos.
En ce qui concerne ce qui suit, - que la terre ne pouvait plus supporter ses paroles, la phrase admet deux sens probables. La première est qu'il a dit que le peuple, offensé par sa doctrine turbulente, haïssait et détestait maintenant de lui-même le prophète Amos, en tant qu'homme séditieux. De nos jours, les rois sont agités de la même manière: «Pourquoi retardez-vous? Vos sujets ne désirent rien tant que d'éteindre ce mal, et tous vous assisteront avec empressement: vous êtes entre-temps oisifs, et votre peuple se plaint de votre retard. Ils pensent que les princes au pouvoir ne sont pas dignes de leur rang, car ils souffrent ainsi la dégradation des anciens rites et ordonnances de la sainte Mère Église. Alors ils parlent: et nous pouvons imaginer que les paroles d'Amatsia avaient été dans la même tension - qu'il a stimulé le roi par cet artifice - que le peuple était prêt à faire sa part. L'autre sens est celui-ci, La terre ne peut pas supporter ses paroles; c'est-à-dire: «S'il continue ici en toute liberté pour soulever des tumultes, comme il a commencé, tout le royaume sera au bord de la ruine, car beaucoup le suivront; et lorsqu'une sédition ouverte survient, elle ne peut être arrêtée sans grande difficulté. Nous devons donc nous hâter, de peur qu'Amos ne prenne le dessus; car il y a déjà le plus grand danger. Comme les pharisiens ont tenu une consultation et ont dit:
"De peur que les Romains ne viennent nous emporter notre place et notre nation",
( Jean 11:48)
Amatsia aurait pu aussi exciter le roi en lui faisant craindre que le pays, le pays ou ses habitants aient été troublés par les paroles d'Amos, et qu'il était donc temps de lui mettre un terme. Tel était le message d'Amatsia au roi.