Commentaire Biblique de Jean Calvin
Amos 7:14
Le prophète Amos plaide d'abord pour lui-même, qu'il n'était pas libre d'obéir au conseil d'Amatsia, parce qu'il ne pouvait pas renoncer à une vocation à laquelle il avait été nommé. Comme alors il avait été envoyé par Dieu, il prouve qu'il était obligé de prophétiser dans la terre d'Israël. En premier lieu, il dit en effet modestement, qu'il n'était ni un prophète, ni le fils d'un prophète: pourquoi a-t-il dit cela? Se rendre méprisable? En aucun cas, bien que les mots aient apparemment cette tendance; mais c'était pour gagner plus d'autorité; car son appel extraordinaire lui donnait plus de poids que s'il avait été élevé de son enfance dans les écoles des prophètes. Il montre alors qu'il est devenu prophète par une interposition miraculeuse, et que la fonction ne lui a pas été confiée par l'autorité humaine et de la manière habituelle; mais qu'il y avait été conduit pour ainsi dire par la force, de sorte qu'il ne pouvait pas abandonner la fonction d'enseigner, sans secouer ouvertement le joug que Dieu lui avait imposé.
Ce récit qu'Amos fait de lui-même doit donc être remarqué , je n'étais pas un prophète, ni le fils d'un prophète S'il avait simplement dit qu'il n'était pas un Prophète, il aurait pu être accusé de présomption: comment cela? Personne ne prend cet honneur dans l'Église de Dieu; un appel est nécessaire; Si un ange descendait du ciel, il ne devrait pas renverser l'ordre public; (Galates 1:8) car toutes choses, comme Paul nous le rappelle, doivent être faites décemment et dans un ordre légal dans l'Église; car le Dieu de paix nous préside. Si Amos avait alors catégoriquement nié qu'il était un prophète, il aurait pu, pour cette raison, être expulsé de son bureau d'enseignement, car il voulait un appel. Mais il veut dire qu’il n’était pas un prophète qui, depuis son enfance, avait été instruit dans la loi de Dieu, pour être un interprète de l’Écriture: et pour la même raison, il dit qu’il n’était pas le fils d’un prophète; car il y avait alors, nous le savons, des collèges pour les prophètes; et cela ressort suffisamment de l'histoire sacrée. Comme alors ces collèges ont été institués à cette fin - qu'il y ait toujours des séminaires pour l'Église de Dieu, afin qu'elle ne soit pas dépourvue de bons et fidèles enseignants, Amos dit qu'il n'était pas de cette classe. Il avoue en effet honnêtement qu'il était un homme analphabète: mais par cela, comme je l'ai déjà dit, il s'est acquis plus d'autorité dans la mesure où le Seigneur s'était en quelque sorte saisi de lui par la force, et l'avait placé sur le peuple pour leur enseigner: «Vois, tu seras mon prophète, et bien que tu n'as pas été instruit dès ta jeunesse pour cette fonction, je ferai encore en un instant de toi un prophète. C'était un plus grand miracle que le Christ ait choisi comme apôtres des hommes grossiers et ignorants que s'il avait d'abord choisi Paul ou des hommes comme lui qui étaient habiles dans la loi. Si donc le Christ avait au commencement choisi de tels disciples, leur autorité aurait paru moins; mais comme il avait préparé par son Esprit ceux qui étaient auparavant désappris, il est apparu plus évident qu'ils étaient envoyés d'en haut. Et à cela se réfère l'expression que le Prophète utilise, quand il dit: Jéhovah m'a emmené: car cela laisse entendre que ses appels, comme nous l'avons dit, étaient extraordinaires. Le reste, nous le remettrons à demain.