Commentaire Biblique de Jean Calvin
Amos 8:1
Par ces paroles ou par cette vision, le Prophète confirme ce que nous avons déjà observé - que les châtiments paternels ne seraient plus exercés envers le peuple d'Israël. Dieu en effet, comme on le sait, avait tellement traité ces gens, qu'il les a jamais épargnés même dans leurs plus grandes calamités. C'est d'une main suspendue que Dieu a jamais frappé ces gens, jusqu'à ce qu'après de nombreuses épreuves, ils paraissent enfin si réfractaires, qu'ils ne bénéficient pas de tels remèdes. Amos poursuit alors ce sujet: mais une vision lui a été montrée pour confirmer plus pleinement le jugement de Dieu, ou du moins pour produire une plus grande impression dans l’esprit des gens.
Dieu lui montra un Panier plein de fruits d'été. Par fruit d'été, je n'en doute pas, il veut dire un châtiment mûr, comme s'il disait que les vices du peuple avaient mûri, que la vengeance ne pouvait plus être différée: car une exposition de la vision suit immédiatement, quand il dit: que la fin du peuple était arrivée, etc. ; et cela nous l'avons déjà expliqué dans la troisième vision. Mais il y a une similitude dans les mots hébreux, qui ne peuvent être exprimés ni en grec ni en latin. קיץ, kits signifie un fruit d'été, קץ, kots , signifie une fin: une seule lettre est insérée dans le mot, fruits d'été, que Dieu a montré dans un panier; puis il ajoute que קץ, kots , la fin était venue. Mais pour l'essentiel, on voit qu'il n'y a rien d'ambigu. Nous revenons maintenant à la première chose.
C'est ainsi que Dieu m'a montré. Il n'est pas nécessaire de répéter ce dont j'ai déjà parlé. Le Prophète préfère ici qu'il n'apportait rien sans autorité, mais seulement racontait fidèlement ce qui lui avait été commandé d'en haut. Et cela doit être soigneusement observé; car Dieu employa toujours tellement ses prophètes, qu'il se réserva pourtant tout le droit d'enseigner, et ne transféra jamais sa propre charge aux hommes, c'est-à-dire quant à l'autorité. Puis il dit: Le Seigneur Jéhovah m'a montré, et voici, une corbeille de fruits d'été. On peut comprendre les cerises par fruits d'été, et ces fruits qui n'ont pas de vigueur solide pour durer longtemps; mais c'est trop raffiné. Je prends le sens simple, que la punition était maintenant mûre; car le peuple ne s'était pas repenti, bien qu'il ait été si souvent averti; c'était alors comme l'été. Il m'a montré un panier de fruits d'été. Mais quant à Dieu demandant à son Prophète ce qu'il a vu, nous avons déjà expliqué la raison pour laquelle cela a été fait: il s'est conduit le Prophète d'être d'abord rempli d'étonnement, afin que le peuple soit rendu plus attentif; car lorsque nous entendons parler d'une conférence entre Dieu et le Prophète, nos esprits sont éveillés; dans la mesure où cela doit nous venir immédiatement à l'esprit, qu'il y a quelque chose qui mérite d'être rappelé. Dieu réveille alors de cette manière les esprits de son peuple. Nous voyons donc qu'il n'y a rien de superflu dans cette répétition.