Commentaire Biblique de Jean Calvin
Amos 9:15
Le Prophète mentionne en outre ici des habitations tranquilles dans le pays, car il ne suffisait pas que les gens soient rétablis dans leur pays, sauf qu'ils y vivaient dans la sécurité et la tranquillité; car ils pourraient bientôt avoir été enlevés à nouveau. Il aurait mieux valu pour eux de s'éloigner en exil, que d'être restauré pour le plaisir, pour ainsi dire, de jouer avec eux, et en peu de temps d'être de nouveau conquis par leurs ennemis, et d'être emmené dans un autre pays. Par conséquent, le Prophète dit que le peuple, une fois rétabli, serait dans un état de tranquillité.
Et il utilise une comparaison plus appropriée, quand il dit: Je les planterai dans leur propre terrain, et ils ne seront plus tirés vers le haut: pour savoir comment pouvons-nous avoir un endroit stable où habiter, sauf si le Seigneur nous situe quelque part? Nous sommes en effet comme des êtres flottants sur la terre, et nous pouvons à tout moment être jetés ici et là comme la balle. Nous n'avons donc pas d'habitation sédentaire, sauf dans la mesure où nous sommes plantés par la main de Dieu, ou dans la mesure où Dieu nous attribue une certaine habitation, et se plaît à nous faire reposer dans la tranquillité. C'est ce que le Prophète veut dire en disant: Je les planterai dans leur propre pays, et ils ne seront plus tirés vers le haut Comment? «Parce que, dit-il, je leur ai donné la terre». Il leur avait en effet déjà donné auparavant, mais il a laissé les arracher quand ils avaient pollué la terre. Mais maintenant, Dieu déclare que sa grâce l'emporterait sur les péchés du peuple; comme s'il disait: «Si indignes que soient les gens qui habitent dans ce pays, mon don sera encore efficace: car je ne considérerai pas ce qu'ils méritent de mes mains, mais comme je leur ai donné ce pays, ils l'obtiendront . » Nous appréhendons maintenant la signification du Prophète.
Maintenant, si nous regardons ce qui s'est passé par la suite, il peut sembler que cette prophétie ne s'est jamais accomplie. Les Juifs retournèrent en effet dans leur propre pays, mais ce n'était qu'un petit nombre: et d'ailleurs, c'était si loin d'être le cas, qu'ils régnaient sur les nations voisines, qu'ils devinrent au contraire leurs affluents: et plus loin encore les limites de leur règle étaient toujours étroites, même quand ils étaient capables de secouer le joug. Dans quel sens Dieu a-t-il donc promis ce que nous venons d'expliquer? Nous voyons cela lorsque nous venons à Christ; car il sera alors évident que rien n'a été prédit en vain: bien que les Juifs n'aient pas statué sur l'apparence extérieure, le royaume de Dieu s'est alors propagé parmi toutes les nations, du lever au coucher du soleil; puis, comme nous l'avons dit ailleurs, les Juifs régnèrent.
De plus, ce qui est dit ici de l’abondance du blé et du vin doit être expliqué en référence à la nature du royaume du Christ. Comme alors le royaume du Christ est spirituel, il nous suffit qu'il abonde en bénédictions spirituelles: et les Juifs, que Dieu se réservait pour lui-même comme reste, se contentaient de cette abondance spirituelle.
Si quelqu'un objecte et dit que le Prophète ne parle pas ici de manière allégorique; la réponse est à portée de main, même celle-ci, - que c'est une manière de parler que l'on trouve partout dans les Écritures, qu'un état heureux se peint pour ainsi dire sous nos yeux, en mettant devant nous les commodités de la vie présente et les bénédictions terrestres: cela peut être particulièrement observé chez les prophètes, car ils ont adapté leur style, comme nous l'avons déjà dit, aux capacités d'un peuple impoli et faible. Mais comme ce sujet a été discuté ailleurs de manière plus large, je n'y touche maintenant que de manière passagère et légère. Suit maintenant la prophétie d'Abadiah, qui est communément appelée Abdiah. (66)
Fin des commentaires sur Amos.