Commentaire Biblique de Jean Calvin
Daniel 1:11
Puisque Daniel a compris de la réponse du préfet qu'il ne pouvait pas obtenir son souhait, il s'adresse maintenant à son serviteur. Car le préfet avait sous ses ordres de nombreux serviteurs, selon la coutume de l'intendance importante. Le devoir de l’intendant était très probablement similaire à celui du commissaire en chef du ménage, (93) tel qu’il existe actuellement en France. Daniel et ses compagnons étaient sous la garde d'un de ces serviteurs; Daniel descend vers ce remède et obtient son souhait, cependant, comme nous le verrons, non sans artifice. Et ici la constance singulière de Daniel est observable, qui après avoir essayé la matière une fois en vain, n'a pas cessé de poursuivre le même objectif.C'est une preuve claire et sérieuse de notre foi, quand nous ne sommes pas fatigués quand quelque chose de défavorable se produit, et ne jamais façon fermée contre nous. Ensuite, si nous ne revenons pas sur nos pas, mais essayons toutes les voies, nous montrons vraiment la racine de la piété fixée dans nos cœurs. Cela aurait pu paraître excusable chez Daniel, après qu'il eut rencontré sa première répulsion; car qui n'aurait pas dit qu'il s'était acquitté de son devoir, et qu'un obstacle l'avait emporté! Mais; comme il n'a pas triomphé auprès du préfet en chef, il va vers son domestique. Ainsi, encourir volontairement des risques n'était le résultat d'aucune prudence commune. Car ce domestique ne pouvait pas faire la même objection, comme nous venons d'entendre le préfet. Sans aucun doute, il avait entendu parler de la demande de Daniel, de sa répulsion et de son refus; c'est pourquoi Daniel est d'avance avec lui, et montre comment le serviteur peut obéir sans le moindre danger; comme s'il avait dit: - Nous n'avons, en effet, pas obtenu notre souhait du préfet parce qu'il avait peur de sa vie, mais j'ai maintenant pensé à un nouveau plan par lequel vous pouvez à la fois nous satisfaire et cependant ne devenir responsable d'aucun crime, car toute l'affaire sera inconnue. Essayez donc vos serviteurs pendant dix jours, et prouvez-les; ne nous donnons rien d'autre que du pouls à manger et de l'eau à boire Si après ce temps nos visages sont frais et charnus, aucun soupçon ne s'attachera au temps, et personne sera persuadé que nous ne sommes pas traités avec délicatesse selon le commandement du roi. Puisque, alors, cette preuve sera suffisamment sûre pour vous, et assez prudente pour nous deux, il n'y a aucune raison pour que vous rejetiez nos prières. D'ailleurs, sans le moindre doute, lorsque Daniel a présenté cela, il a été dirigé par l'Esprit de Dieu vers cet acte de prudence, et a également été poussé à faire cette demande. Par le don singulier du Saint-Esprit, Daniel a inventé cette méthode pour plier l'esprit du serviteur sous les soins duquel il était placé. Nous devons donc soutenir que cela n'a pas été prononcé de façon imprudente ou de sa propre volonté, mais par l'instinct du Saint-Esprit. Ce n'aurait pas été du devoir mais de la témérité, si Daniel avait été l'auteur de ce plan et n'avait pas été assuré par le Seigneur de sa prospérité. Sans doute avait-il une révélation secrète sur le sujet; et si le serviteur lui permettait, ainsi qu'à ses associés, de se nourrir du pouls, c'était une réponse heureuse à ses prières. C'est pourquoi, dis-je, il n'aurait pas parlé ainsi, sauf sous la direction et le commandement de l'Esprit. Et cela mérite d'être remarqué, car nous nous permettons souvent de faire beaucoup de choses qui tournent mal, parce que nous sommes emportés par les simples sentiments de la chair et ne considérons pas ce qui plaît à Dieu. Il n'est donc pas étonnant que les hommes se livrent à diverses attentes, s'ils se sentent enfin trompés, puisque chacun s'impose parfois à lui-même par des espérances insensées, et contrecarre ainsi ses desseins. En effet, ce n'est pas notre province de nous promettre un succès. Remarquons donc comment Daniel n'avait pas entrepris ou abordé l'affaire actuelle avec un zèle insensé; et n'a pas parlé sans considération, mais a été assuré de l'événement par l'Esprit de Dieu.
Mais il dit: que le pouls soit mis devant nous pour manger, et de l’eau à boire Nous voyons donc que les jeunes vilains ne se sont pas abstenus de la nourriture royale pendant peur de la pollution; car il n'y avait aucune loi pour empêcher quiconque de boire du vin, sauf les Nazaréens, (Nombres 6:2,) et ils pouvaient manger de toute sorte de chair, dont il y avait abondance à la table royale. D'où vient donc ce scrupule? car, comme nous l'avons dit hier, Daniel ne voulait pas s'habituer aux délices du palais, ce qui le ferait dégénérer. Il voulait donc nourrir son corps non seulement frugalement, mais sobrement, et ne pas se livrer à ces goûts; car bien qu'il ait été élevé aux plus grands honneurs, il était toujours le même que s'il était encore parmi les plus misérables captifs. Il n’ya pas lieu de chercher d’autres raisons à cette abstinence de Daniel. Car il aurait pu se nourrir de pain ordinaire et d'autres aliments moins délicats; mais il se contentait de pouls, et se lamentait et nourrissait sans cesse dans son esprit le souvenir de son pays, dont il eût été directement oubli s'il avait été plongé dans ces luxes du palais. Ça suit -