Quant à l'envie ressentie par les nobles, nous voyons ce vice rampant à tous les âges, puisque les aspirants à toute grandeur ne peuvent jamais supporter la présence de la vertu. Car, étant eux-mêmes coupables du mal, ils sont nécessairement amers contre la vertu des autres. Il ne doit pas non plus paraître étonnant que les Perses qui ont subi les plus grands travaux et traversé de nombreux changements de fortune, soient incapables de supporter une personne obscure et inconnue, non seulement associée à eux, mais désignée comme leur supérieur. Leur envie semble donc avoir eu un prétexte, réel ou imaginaire. Mais cela méritera toujours d'être condamné, lorsque nous trouverons des hommes poursuivant égoïstement leur propre avantage sans aucun égard pour le bien public. Quiconque aspire au pouvoir et à la promotion de soi, sans se soucier du bien-être des autres, doit nécessairement être avare et rapace, cruel et perfide, ainsi qu'oublier ses devoirs. Puisque, donc, les nobles du royaume enviaient Daniel, ils trahirent leur méchanceté, car ils n'avaient aucun respect pour le bien public, mais désiraient se saisir de toutes choses pour leurs propres intérêts. Dans cet exemple, nous observons la conséquence naturelle de l'envie. Et nous devrions le remarquer avec diligence, car rien n'est plus tentant que de glisser d'un vice à un pire. L'homme envieux perd tout sens de la justice en essayant tous les stratagèmes pour blesser son adversaire. Ces nobles rapportent que Daniel a été préféré à eux-mêmes indignement. S'ils s'étaient contentés de cet abus, cela aurait été, comme je l'ai dit, un vice et un signe de nature perverse. Mais ils vont bien au-delà de cela, car ils recherchent une occasion de crime en Daniel. Nous voyons donc combien l'envie les excite à commettre un crime. Ainsi tous les envieux sont perpétuellement aux aguets, alors qu'ils deviennent des espions de la fortune de ceux qu'ils envient, pour les opprimer par tous les moyens possibles. Ceci est un point; mais quand ils ne trouvent aucun crime, ils piétinent la justice, sans modestie et sans humanité, et avec cruauté et perfidie se mettent à écraser un adversaire. Daniel raconte ceci de ses rivaux. Il dit: Ils ont immédiatement cherché une occasion contre lui, et ne l'ont pas trouvée Puis il ajoute à quel point ils ont cherché une occasion injustement et perfidement contre lui. Il ne fait aucun doute qu'ils savaient que Daniel était un homme pieux et approuvé par Dieu; par conséquent, lorsqu'ils complotent contre son saint Prophète, ils font délibérément la guerre à Dieu lui-même, alors qu'ils sont aveuglés par la passion perverse de l'envie. D'où vient-il donc? Sûrement par ambition. Ainsi nous voyons combien est pestilentielle une ambition de peste, d'où jaillit l'envie, et ensuite la perfidie et la cruauté!

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