Commentaire Biblique de Jean Calvin
Deutéronome 23:24
Puisque Dieu concède ici une grande indulgence aux pauvres, certains la limitent aux ouvriers de la récolte et de la vendange, (142) comme s'il leur permettait de cueillir le épis de maïs et raisins avec leurs mains pour la nourriture seule, et non pour emporter. Je n'ai aucun doute, cependant, qu'il se réfère à toutes les personnes, et qu'aucune licence plus grande n'est donnée que l'humanité ne l'exige. Car nous ne devons pas forcer les mots trop précisément, mais regarder l'intention du législateur. Dieu interdit aux hommes d'introduire une faucille dans la moisson d'une autre; maintenant, si un homme arrachait de ses mains autant d'épis qu'il pouvait porter sur ses épaules, ou couché sur un cheval, pourrait-il s'excuser par l'explication puérile qu'il n'avait pas utilisé de faucille? Mais, si le bon sens lui-même répudie une telle impudence grossière, il est clair que la Loi a un autre objet, à savoir que personne ne devrait toucher même l'oreille de la moisson d'un autre homme, sauf pour l'usage présent, qui est venu à l'esprit des disciples du Christ, quand ils ont été contraints par la faim de frotter les épis de maïs dans leurs mains, de peur qu'ils ne s'évanouissent en chemin. (Matthieu 12:1.) Le même point de vue doit être pris pour les raisins. Si un homme fait délibérément irruption dans le vignoble d’un autre et s’y gorge, quelle qu’en soit l’excuse, il sera considéré comme un voleur. C'est pourquoi, il ne fait aucun doute que cette loi permet aux voyageurs affamés de se rafraîchir en mangeant du raisin, lorsqu'ils n'ont pas assez d'autres aliments. Mais bien que la liberté de manger à leur faim soit accordée, elle ne l'était toujours pas. permis d'huile ce prétexte pour se gaver. En outre, les vignes étaient entourées de haies et gardées; d'où il paraît que les raisins n'ont pas été exposés à tous les gourmands. Telle est donc la somme, que ce n'est pas un vol, si un voyageur, pour soulager sa faim, tend la main vers le fruit suspendu, (143) jusqu'à ce qu'il arrive à son lieu de repos où il pourra acheter du pain et du vin.