1. Faites l'oreille, ô cieux. Moïse commence dans un élan de magnificence, de peur que les gens ne dédaignent cette chanson avec leur fierté habituelle, ou même la rejettent complètement, exaspérée par ses sévères censures et ses reproches. Car nous savons bien comment le monde aspire naturellement à être flatté, et qu'aucune tension ne peut lui être gratifiante à moins qu'elle ne chatouille et n'apaise l'oreille avec des éloges. Mais Moïse ici non seulement s'élève amèrement contre les vices du peuple, mais stigmatise avec la plus grande véhémence possible leur nature perverse, leur moralité complètement corrompue, leur ingratitude obstinée et leur contumace incorrigible. De plus, il désirait que ces accusations, par lesquelles il rendait leur nom détestable, fassent quotidiennement écho dans leurs langues; et ainsi ils sont devenus encore plus offensifs. Il était donc nécessaire que leur impatience fût pour ainsi dire maîtrisée afin de recevoir patiemment et humblement ces justes reproches, si sévères soient-elles. Si donc ils répudiaient ce chant ou y feraient la sourde oreille, il déclare d'emblée que le ciel et la terre seraient témoins de leur prodigieuse impertinence; non, il se tourne et s'adresse au ciel et à la terre, et signifie ainsi qu'il était digne de l'attention de toutes les créatures, même si elles étaient sans intelligence ni sentiment. Car c'est un mode d'expression hyperbolique, quand il attribue la faculté d'entendre et d'être instruit aux éléments insensés; tout comme Ésaïe, quand il disait qu'il n'en trouvait personne pour lui prêter attention parmi tout le peuple, de la même manière fait appel aux cieux et à la terre, et même les appelle à témoigner de la prodigieuse iniquité, qu'il y en ait moins. d'intelligence parmi tout le peuple que chez les bœufs et les ânes. (Ésaïe 1:2.) Car ce n'est qu'une maigre exposition, que certains donnent de ces mots, qu'ils sont utilisés, par métonymie, pour les anges et les hommes. (247)

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