Commentaire Biblique de Jean Calvin
Deutéronome 5:23
23. Et c'est arrivé lorsque vous avez entendu. De peur que les Israélites ne sous-évaluent son enseignement, parce qu'il avait été mis entre eux par Dieu comme leur ministre, Moïse rencontre l'objection, (en leur rappelant) que cela a été fait à leur demande et à leur demande. Nous savons à quel point ils avaient coutume de le rejeter; comme s'ils ne voyaient en lui que ce qui était terrestre et humain; il fallait donc que Dieu lui-même parle pour sauver son serviteur du mépris de la postérité. Car le peuple lui-même, reconnu coupable de sa demande insensée et absurde, ne pourrait plus jamais avoir de prétexte pour rejeter Moïse, comme s'il n'avait pas mis en évidence la vérité de son appel. Et ici leur étonnante perversité se trahit, en n'ayant pas honte de refuser le crédit au saint Prophète, après avoir été approuvé par tant de miracles. Assurément, s'ils avaient été des juges justes et honnêtes, il leur eût été suffisamment notoire et certain que Moïse ne parlait pas de lui-même ou de sa propre impulsion, mais qu'il était l'organe de l'Esprit; pourtant la doctrine de Dieu a été méprisée par ces êtres orgueilleux, pervers et inquiets, parce qu'elle leur a été apportée par les mains d'un mortel. C'est pourquoi, par leurs désirs importuns, ils attirent Dieu du ciel pour qu'il parle lui-même; mais aussitôt la terreur s'empare de leur esprit, de sorte qu'ils fuient sa voix. Ainsi l'expérience leur a appris qu'il n'y avait rien de mieux pour eux que d'entendre Dieu leur parler par la bouche de Moïse; et ils furent instruits par la juste récompense de leur témérité de choisir et de préférer ce mode d'enseignement qu'ils avaient rejeté; car, si à l'avenir ils refusaient de rendre crédit à Moïse, qu'ils avaient eux-mêmes choisi comme leur médiateur auprès de Dieu, ils se rendaient coupables d'une grossière et méchante contumace; et c'est ce qu'il leur reproche maintenant. Il aurait été pire qu'inconvenant en eux, quand Dieu avait cédé à leurs prières, de rejeter cette bénédiction qu'ils lui avaient demandée. À ce titre, il leur rappelle qu’après avoir été témoins oculaires de la terrible puissance de Dieu, ils ont volontairement demandé qu’il ne leur parle plus; et, de peur qu'ils ne objectent que cela n'a été fait que par quelques-uns, ou inconsidérément, ou dans le tumulte, il témoigne expressément que ces demandes ont été présentées par les chefs de leurs tribus et leurs anciens.