Commentaire Biblique de Jean Calvin
Deutéronome 8:1
1. Tous les commandements. Bien que le premier verset ait pu être inclus parmi les promesses, par lesquelles, comme nous le verrons ci-après, la Loi a été ratifiée par Moïse, car il exhorte et incite ici les Israélites à l'obéissance en leur proposant le espoir de récompense; il me semblait néanmoins que je pourrais commodément l'insérer ici, puisque le dessein de Moïse était simplement ceci, pour les attirer par la douceur de l'héritage promis pour recevoir les doctrines de la Loi. Cette phrase peut donc être comptée à juste titre parmi celles par lesquelles leurs esprits étaient prêts à se soumettre à Dieu avec la douceur et la docilité qui les devenaient; comme s'il l'avait dit, parce que le pays de Canaan n'est plus loin de vous, sa proximité même devrait vous encourager à prendre plus gaiement le joug de Dieu sur vous; car le même Dieu, qui aujourd'hui vous déclare sa loi, vous invite à la jouissance de ce pays, qu'il a promis avec serment à vos pères. Et certainement, il ressort clairement de cette dernière clause du verset que Moïse ne leur a pas simplement promis une récompense s'ils observaient la loi; mais plutôt leur présenter la faveur précédente, dont Dieu les avait empêchés gratuitement, afin qu'ils puissent, de leur part, se montrer reconnaissants pour cela Moïse appelle les commandements sien, non pas (comme nous l'avons déjà vu) parce qu'il les avait inventés lui-même, mais parce qu'il les a fidèlement transmis sous la dictée de la propre bouche de Dieu. Et cela, nous pouvons aussi le rassembler plus complètement dans le verset suivant, dans lequel il raconte les miséricordes du temps passé, et en même temps appelle à leur souvenir par le nombre de preuves que Dieu leur avait données pour les former et les habituer à l'obéissance. En premier lieu, il leur demande de se souvenir généralement des agissements de Dieu, qu'ils avaient vus pendant quarante ans, et ensuite descend aux détails, à savoir que Dieu les avait prouvés par des afflictions, «pour savoir ce qu'il y avait dans leur cœur»; car ainsi peuvent être paraphrasés les expressions: «pour vous humilier et vous éprouver, pour savoir ce qui était dans votre cœur»; dans quels mots il les avertit, qu'ils ont été péniblement éprouvés par de nombreux troubles et difficultés non sans une très bonne raison, à savoir, parce qu'ils avaient besoin d'une telle épreuve. Pourtant, en même temps, il réprouve indirectement leur obstination, qui fut alors décelée; car autrement, si toutes choses s'étaient déroulées avec succès avec eux, il leur aurait été facile de prétendre une grande crainte de Dieu, bien que, comme cela a été réellement découvert, cela n'existait pas vraiment.