Commentaire Biblique de Jean Calvin
Éphésiens 6:20
20. Comme je devrais parler; signifiant que proclamer la vérité de l'Évangile telle qu'elle doit être proclamée est une réalisation élevée et rare. Chaque mot ici mérite d'être soigneusement pesé. Deux fois, il utilise l'expression hardiment, - "que je puisse ouvrir la bouche hardiment, " «Afin que je puisse y parler hardiment. "La peur nous empêche de prêcher le Christ ouvertement et sans crainte, tandis que l'absence de toute retenue et déguisement dans la confession du Christ est exigée de ses ministres. Paul ne demande pas pour lui-même les pouvoirs d'un débatteur aigu, ou, je devrais plutôt dire, d'un sophiste adroit, afin qu'il puisse se protéger de ses ennemis par de faux prétextes. C'est, que je peux ouvrir la bouche, pour faire une confession claire et forte; car quand la bouche est à demi fermée, les sons qu'elle émet sont douteux et confus. Ouvrir la bouche, donc, c'est parler en toute liberté, sans la moindre crainte.
Mais Paul ne découvre-t-il pas l'incrédulité, lorsqu'il entretient des doutes sur sa propre fermeté et implore l'intercession des autres? Non. Il ne cherche pas, comme les incroyants, un remède contraire à la volonté de Dieu, ou incompatible avec sa parole. Les seules aides sur lesquelles il s'appuie sont celles dont il sait qu'elles sont sanctionnées par la promesse et l'approbation divines. C'est le commandement de Dieu, que les croyants prient les uns pour les autres. Comme il doit donc être réconfortant pour chacun d'eux d'apprendre que le soin de son salut est enjoint à tous les autres, et d'être informé par Dieu lui-même que les prières des autres en son nom ne sont pas déversées en vain! Serait-il licite de refuser ce que le Seigneur lui-même a offert? Chaque croyant, sans aucun doute, aurait dû être satisfait de l'assurance divine, que toutes les fois qu'il priait, il serait entendu. Mais si, en plus de toutes les autres manifestations de sa bonté, Dieu était heureux de déclarer qu'il écoutera les prières des autres en notre faveur, serait-il approprié que cette générosité soit négligée, ou plutôt ne devrions-nous pas l'embrasser à bras ouverts?
Souvenons-nous donc que Paul, lorsqu'il recourut aux intercessions de ses frères, n'était influencé par aucune méfiance ni hésitation. Son empressement à les obtenir est né de sa résolution qu'aucun privilège que le Seigneur lui avait donné ne devait être négligé. Comme les papistes concluent donc absurdement de l'exemple de Paul, que nous devons prier les morts! Paul écrivait aux Éphésiens, auxquels il avait le pouvoir de communiquer ses sentiments. Mais quelles relations avons-nous avec les morts? Aussi pourraient-ils argumenter que nous devrions inviter des anges à nos fêtes et divertissements, car parmi les hommes l'amitié est favorisée par de tels offices.