Commentaire Biblique de Jean Calvin
Ésaïe 17:1
1. Le fardeau de Damas. Ici, il prophétise contre le royaume de Syrie et mentionne la ville principale où se trouvait le siège du royaume. Il était juste que cette calamité, comme d'autres qui l'ont précédée, soit décrite, afin que les justes puissent croire avec confiance que Dieu les aiderait un jour et ne leur permettrait pas toujours d'être opprimés par les méchants sans fin. Le roi de Syrie avait formé une alliance avec Israël contre Juda, comme nous l'avons vu autrefois au septième chapitre; et comme les Juifs n’étaient pas capables de lutter avec lui et étaient privés d’autres aides, ils pouvaient aussi avoir des doutes sur l’assistance de Dieu, comme s’il les avait complètement abandonnés. Pour les libérer, donc, de ces doutes, il menace la destruction de ce royaume, dont ils concluraient volontiers que Dieu a combattu pour la défense de son peuple.
On ne sait pas à quel moment Isaïe a prononcé cette prophétie, car, comme je l'ai déjà fait remarquer, il ne suit pas l'ordre du temps en menaçant contre chaque nation le châtiment qu'elle méritait. Mais, pour autant que je sache, il a prédit ces événements au moment où ces deux rois, c'est-à-dire les rois d'Israël et de Syrie, ont envahi la Judée et sont entrés dans une ligue pour la détruire, ainsi que toute l'Église, ( Ésaïe 7:1;) car, en réunissant les Israélites et les Syriens, il les convoque à un jugement mutuel, afin de montrer que le seul avantage qu'ils avaient tiré de la conspiration méchante et honteuse était d'être impliqué dans la même destruction. De cette manière, Esaïe avait l'intention de réconforter les personnes pieuses qui étaient de la tribu de Juda; car il a surtout l'œil sur eux, afin qu'ils ne soient pas découragés, et non sur les Syriens, ou même les Israélites, dont il annonce la destruction.
Voici, Damas est enlevé. La particule démonstrative, Voici, scelle la certitude de la prophétie. Lorsqu'il mentionne expressément Damas, il ne s'ensuit pas que les autres parties du royaume sont exemptées, mais il était d'usage que les prophètes participent à le tout, pour inclure sous la destruction de la métropole le sort de la nation tout entière; car à quoi doivent s'attendre les villes ordinaires lorsque la citadelle du royaume a été prise d'assaut? Pourtant, il y a une autre raison pour laquelle les prophètes prononcent des menaces plus lourdes contre les chefs et les villes royales, et surtout dirigent leur discours contre elles. C'est parce qu'un flot pollué de crimes en déborde dans tout le pays.