Commentaire Biblique de Jean Calvin
Ésaïe 18:5
5. Pour quand la récolte sera à portée de main. Littéralement, "en présence de la récolte;" mais il faut adoucir la dureté des expressions; et on ne peut douter que la signification du Prophète est que lorsque la récolte est proche et que les raisins sont presque mûrs, tout le produit, dans l'attente duquel les méchants s'étaient réjouis, leur sera soudainement arraché. . Le Prophète continue le même sujet et confirme par ces métaphores ce qu'il avait dit jadis, que les méchants ne sont pas immédiatement retranchés, mais s'épanouissent pendant un temps, et le Seigneur les épargne; mais que lorsque la récolte sera proche, lorsque les vignes produiront leurs bourgeons et leurs fleurs, afin que les raisins acides apparaissent, les sarments eux-mêmes être abattu. Ainsi, lorsque les méchants seront presque mûrs, non seulement ils seront privés de leur fruit, mais eux et leur progéniture seront déracinés. Telle est la fin que le Seigneur fera aux méchants, après leur avoir permis pendant un temps de jouir de la prospérité; car ils seront déracinés, de sorte qu'ils ne puissent en aucune manière ressusciter ou renaître.
D'où cette grande consolation, que lorsque Dieu se cache, il éprouve notre foi et ne laisse pas tout être emporté par la violence aveugle de la fortune, comme l'imaginent les païens; car Dieu est au ciel, comme dans son tabernacle, demeurant dans son église comme dans une habitation médiocre; mais à la bonne saison, il sortira. Entrons donc dans nos consciences, et méditons sur tout, afin de soutenir notre esprit par une telle promesse, qui seule nous permettra de surmonter et de soumettre les tentations. Considérons aussi que le Seigneur déclare qu'il avance et promeut le bonheur des hommes méchants, qui tend à manifester et à afficher plus illustres la miséricorde de Dieu. S'il les coupait instantanément et les emportait comme une lame de maïs en train de germer, son pouvoir ne serait pas si manifeste, ni sa bonté ne serait-elle aussi pleinement établie que lorsqu'il les permettait de grandir à une grande hauteur, de gonfler et de fleurir, que ils peuvent ensuite tomber de leur propre poids, ou, comme de gros et gros épis de maïs, les couper avec des couteaux.