Commentaire Biblique de Jean Calvin
Ésaïe 2:1
1. Le mot qu'Ésaïe le fils d'Amoz a vu Cette prophétie en est une confirmation doctrine que nous avions un peu auparavant, concernant la restauration de l'Église. Car puisqu'il est difficile de nourrir l'espoir de la sécurité, quand nous sommes, pour ainsi dire, au milieu de la destruction, tandis que la colère de Dieu brûle et consume tout au loin, ou pendant que ses menaces frappent la terreur dans nos esprits, à une telle période les promesses nues suffisent à peine à nous soutenir et à apaiser nos craintes. Pour cette raison, le Seigneur a décidé qu'à la consolation qui avait déjà été proclamée, il fallait ajouter cette vision spéciale, à titre de confirmation, afin de rendre plus certain et indubitable que, quelles que soient les calamités qui pourraient survenir, son Église ne périrait jamais. Je n'ai donc aucun doute sur le fait que cette vision est en accord avec ce qui est dit dans les versets 26 et 27 du chapitre précédent.
Ainsi, nous apprenons quel était l'avantage et la conception des visions ; car comme la doctrine n'a parfois pas assez de poids auprès de nous, Dieu ajoute donc visions , afin que par elles il puisse nous sceller sa doctrine. Puisque, par conséquent, cette vision est liée à la promesse précédente, nous en tirons cette doctrine utile, que toutes les visions de toute sorte que Dieu a autrefois données à ses prophètes doivent être jointes aux promesses de manière à en être les sceaux. . Et ainsi nous percevons de plus en plus l'étonnante bonté de Dieu, que, non content de nous donner sa seule parole, il met en quelque sorte devant nos yeux des représentations des événements.
Il a ajouté une confirmation, que la restauration de l'Église est une question d'une très grande importance et nécessaire pour être connue. Car où est la vérité du Seigneur, où est la foi, s'il n'y a pas d'Eglise? S'il n'y en a pas, il s'ensuit que Dieu est un menteur et que tout ce que contient sa parole est faux. Mais comme Dieu le montre fréquemment, par des preuves frappantes, qu'il préserve l'Église par des méthodes inconnues et sans l'aide des hommes, il déclare maintenant par une prédiction remarquable qu'il le fera.
Il y avait deux objectifs à servir par cette prédiction. Premièrement, étant donné qu'Ésaïe et d'autres qui l'ont suivi, ne cessaient de proclamer la terreur, à cause de la méchanceté obstinée du peuple, jusqu'à ce que le temple fût brûlé, la ville détruite et les Juifs emmenés en captivité, il fallait qu'une telle sévérité devrait être atténuée envers les croyants par une consolation d'espérance. Deuxièmement, comme ils devaient languir en captivité, et comme leurs esprits étaient ébranlés, même après leur retour, par une succession de calamités variées, et à la fin presque accablés de désespoir par la terrible désolation et la confusion, ils auraient pu cent fois évanoui, s'ils n'avaient pas été maintenus. Quant à ceux qui étaient déjà tombés, ils furent ressuscités et confirmés par la restauration promise, à tel point, au moins, qu'ils conservèrent parmi eux la pratique de faire appel à Dieu, qui est le seul et incontestable remède au pire des maux. הדבר, ( haddabar ,) le mot , est rendu par quelques interprètes la chose , qui s'accorde avec la signification générale de ce terme; mais il vaut mieux le voir comme dénotant un dessein divin. Isaïe dit que cela lui a été révélé par une vision spéciale.