4. La fureur n'est pas en moi. Ce verset contient une excellente consolation; car il exprime l'incroyable chaleur d'amour que le Seigneur porte à son peuple, bien qu'il soit d'un tempérament méchant et rebelle. Dieu assume, comme nous le verrons, le caractère d'un père gravement offensé, et qui, tandis qu'il est offensé de son fils, a encore plus pitié de lui, et est naturellement enclin à faire preuve de compassion, parce que la chaleur de son amour s'élève au-dessus. sa colère. Bref, il montre qu'il ne peut pas haïr ses élus pour ne pas porter de bonté paternelle à leur égard, même lorsqu'il leur rend visite avec des punitions très sévères.

Les Écritures nous représentent Dieu de diverses manières. Parfois, il le montre comme brûlant d'indignation, et ayant un aspect terrible, et parfois comme ne montrant que douceur et miséricorde; et la raison de cette diversité est que nous ne sommes pas tous capables de jouir de sa bonté. Ainsi, il est contraint d'être pervers envers les pervers et saint envers les saints, comme le décrit David. (Psaume 18:25.) Il nous montre ce que nous lui faisons subir, car par notre rébellion nous le poussons à la sévérité.

Pourtant, ici, le Prophète ne parle pas de tous sans discernement, mais seulement de l’Église, dont il châtie les transgressions et dont il punit les iniquités, de manière à ne pas laisser de côté l’affection d’un père. Cette affirmation doit donc se limiter à l'Église, pour dénoter la relation entre Dieu et son peuple élu, auquel il ne peut se manifester autrement qu'en Père, alors qu'il brûle de rage contre le réprouvé. Ainsi nous voyons combien est grande la consolation qui est ici donnée; car si nous savons que Dieu nous a appelés, nous pouvons à juste titre conclure qu'il n'est pas en colère contre nous, et que, nous ayant embrassés avec un regard ferme et durable, il est impossible qu'il nous en prive jamais. Il est en effet certain qu'à cette époque, Dieu détestait de nombreuses personnes qui appartenaient à cette nation; mais, en ce qui concerne leur adoption, il déclare qu'il les a aimés. Or, plus Dieu les aimait avec bonté et tendresse, d'autant plus ceux qui provoquaient sa colère par leur méchanceté étaient sans excuse. Cette circonstance est sans doute destinée à aggraver leur culpabilité, que leur méchanceté le contraint, dans une certaine mesure, à changer sa disposition à leur égard; car, ayant jadis parlé de sa douceur, il s'écrie tout à coup:

"Qui m'engagera dans la bataille avec la ronce et l'épine?" ou, comme certains le disent, "Qui me définira comme ronce et épine?" Pourtant, il n'est peut-être pas inutile de lire aussi: «Qui amènera contre moi une ronce, afin que je la rencontre comme une épine? car il n'y a pas de conjonction copulative entre ces deux mots. Pourtant, j'adhère volontiers à la première opinion, selon laquelle Dieu souhaite avoir affaire à des chardons ou des épines, qu'il consommera rapidement par le feu de sa colère. Si quelqu'un choisit plutôt de le voir comme une réprimande de ces doutes qui surgissent souvent en nous à la suite de l'incrédulité, quand nous pensons que Dieu est enflammé de colère contre nous, comme s'il avait dit: «Vous vous trompez en me comparant à la ronce et l'épine », c'est-à-dire« Vous m'attribuez un tempérament dur et cruel », laissez-le jouir de son opinion, même si je pense qu'elle est différente de ce que veut dire le Prophète. (193)

D'autres pensent que Dieu prend le caractère d'un homme qui se provoque à la colère; comme s'il avait dit: «Je ne choisis plus d'être aussi indulgent, ni d'exercer une telle patience que j'ai manifestée autrefois; mais c'est tellement forcé qu'il n'a pas besoin d'une réfutation prolongée. Il est vrai, en effet, que puisque Dieu est doux et miséricordieux dans sa nature, et qu'il n'y a rien qui lui soit plus étranger que la dureté ou la cruauté, on peut dire qu'il emprunte une nature qui ne lui appartient pas. (194) Mais l'interprétation que j'ai donnée suffira à elle seule à réfuter les autres, à savoir que Dieu se plaint amèrement de se battre dès avec sa vigne, car lorsqu'il considère que ce sont ses héritages, il est obligé de l'épargner.

Je les traverserai de manière hostile et les consommerai complètement. Ces mots confirment mon exposé antérieur; car le brûlage concerne «les ronces et les épines», et il déclare que, s'il devait s'occuper d'eux, il les brûlerait tous, mais qu'il agit plus doucement, parce que c'est sa vigne. Par conséquent, nous en déduisons que, si Dieu n'est pas en colère contre nous, cela doit être attribué, non à aucun mérite des hommes, mais à son élection, qui est de la grâce libre. Par ces mots, מי יתנני, ( mi yittĕnēnī ,) "Qui me donnera?" il montre clairement qu'il a une juste raison de lutter avec nous, et même de nous détruire de manière hostile, s'il n'avait pas été retenu par compassion envers son Église; car nous serions comme des épines et des ronces, et nous serions comme des hommes méchants, si le Seigneur ne nous séparait pas d'eux, afin que nous ne périssions pas avec eux. Si la phrase במלחמה, ( bămmilhāmāh ,) au combat , que nous avons traduit «d'une manière hostile», se rattache à la question: «Qui me fixera? il ne sera pas mal d'accord avec le sens. (195)

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