16. Tu les vanneras. Le sens est le même que dans le verset précédent, mais par une métaphore différente; car il compare l'Église à un tamis, et les méchants à l'ivraie qui est chassée par le tamis et dispersée dans toutes les directions. Comme s'il avait dit: «Bien que pour un temps les païens vous meurtrissent et vous vannent, un jugement plus sévère les attend; car par leur destruction ils seront meurtris et chassés comme de la balle. Mais nous devons observer la différence, car ici les croyants sont meurtris pour leur bien, car ils se laissent subjuguer et placés sous l'autorité de Dieu; tandis que d'autres, qui résistent obstinément et ne se laissent pas asservir, sont dispersés par le vent comme la balle ou le chaume, comme nous le dit le Prophète. Ainsi Dieu les avait frappés avec ses fléaux, les avait meurtris et foulés, les avait vannés et jetés, afin que, quand le blé aurait été bien nettoyé, il pouvait les ramasser pour lui; mais les nations païennes qu'il attribue comme paillettes au fumier.

A cela s’ajoute que l’Église victorieuse meurtrie des incroyants, de sorte qu’étant purifiés de leur pollution, ils obtiennent une place dans la grange de Dieu; et ainsi cette prédiction était-elle accomplie, chaque fois que, par le libre arbitre des croyants, certains Gentils étaient soumis, de manière à se soumettre à l'autorité de Christ; car ils n'ont jamais été investis d'aucune puissance terrestre, de manière à régner sur tous ses ennemis, mais au contraire ils ont jugé nécessaire de «posséder leur âme avec patience». (Luc 21:19.) Mais le Seigneur les a élevés comme des palmiers pliés par tant de fardeaux, de sorte qu'ils étaient non seulement sains et saufs, mais aussi, inébranlables fermeté d'esprit, foula leurs ennemis sous leurs pieds.

Il faut aussi remarquer que l'Écriture est fréquemment habituée à appliquer à l'Église ce qui appartient strictement à Dieu seul. Puisque, par conséquent, Dieu a affligé les païens impies pour le bien de son Église, il est dit qu'il les a donnés pour être foulés aux pieds des croyants, qui en ont récolté l'avantage. Chaque fois que nous lisons ces prophéties, notre esprit doit être élevé vers le royaume de Christ, afin que, libérés de tout mauvais tempérament, nous puissions observer devenir modération et ne pas désirer que ces ecchymoses se produisent avant le moment approprié; car il devrait nous suffire abondamment, si notre Tête prostrait enfin ses ennemis sous ses pieds, afin que nous puissions partager le triomphe de sa victoire.

Mais tu te réjouiras en Jéhovah. Quand il ajoute que les Juifs auront des raisons de se réjouir dans le Seigneur, bien que par cette confiance il ait l'intention de soulager leur chagrin, mais en même temps il exhorte les pieux à être modestes, afin qu'ils puissent ne pas exulter avec férocité d'esprit, si à tout moment il leur arrivait d'être ressuscités par la main de Dieu et exaltés de manière à réduire leurs ennemis sous leur pouvoir; car il n'y a rien auquel les hommes sont plus enclins que de devenir orgueilleux et insolents quand tout arrive à leur désir. Ils oublient qu'ils sont des hommes et effacent le souvenir de Dieu, qu'ils auraient dû reconnaître comme l'auteur de toutes les bénédictions. Afin donc de retenir cette exultation immodérée à laquelle la chair se livre toujours, et par laquelle nous souffrons souvent d'être emportés, le Prophète ajoute: «dans le Seigneur», car sur lui toute notre gloire et toute notre joie doivent se reposer. En un mot, le Prophète exhorte à la reconnaissance que, plus Dieu nous exalte, plus nous devons réprimer avec soin toute la vanité de l'ambition, nous réjouir et nous glorifier en lui seul.

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