Commentaire Biblique de Jean Calvin
Ésaïe 43:5
5. N'ayez pas peur. Quand Esaïe répète fréquemment cette exhortation, nous ne devons pas la considérer comme superflue; car nous savons et sentons combien nous sommes par nature enclins à la méfiance. Presque aucun mot ne peut exprimer la grandeur de l'alarme dont l'Église était alors secouée. Dès que nous commençons à remettre en question les promesses de Dieu, nos esprits sont distraits par diverses pensées; nous sommes alarmés et continuellement tourmentés par la grandeur et la diversité des dangers, jusqu'à ce qu'à la fin nous soyons stupéfaits et n'ayons aucune perception de la grâce de Dieu. En conséquence, avant que le désespoir ne s'empare de nos cœurs, ce n'est pas sans raison qu'il répète si fréquemment Je suis avec toi, pour qu'il puisse soit détruire en tout ou en partie atténuer la peur qui est assise dans nos cœurs; car, quand il a pris racine, il n'y a aucun moyen de le guérir. Cela devrait nous amener à remarquer aussi que nous ne devons placer notre sécurité en rien d'autre qu'en présence de Dieu; car s'il est absent, soit nous frémirons de peur, soit nous deviendrons stupides, soit nous courrons la tête la première comme des ivrognes. Et pourtant ce n'est pas la volonté de Dieu que nous soyons assez dépourvus de peur au point de nous livrer à la paresse et à l'indifférence; mais quand on nous apprend qu'il est à portée de main et qu'il nous aidera, une confiance joyeuse doit triompher au milieu des peurs.
J'apporterai ta semence de l'est. Ce passage est évidemment repris devant les écrits de Moïse, comme nous l'avons dit au début de ce commentaire, (164) que le les prophètes sont ses interprètes et tirent leur doctrine de ses livres; et donc le Prophète applique ce passage à cet événement particulier qu'il avait en vue dans le présent discours. Moïse avait ainsi prédit,
«Le Seigneur, ton Dieu, transformera ta captivité, et aura compassion de toi, et se détournera et te rassemblera de toutes les nations dans lesquelles ton Dieu t'a dispersé. Même si tu es conduit jusqu'aux extrémités du ciel, c'est de là que ton Dieu te rassemblera, et de là il te prendra. (Deutéronome 30:3.)
Ce que Moïse a dit en termes généraux, le Prophète le confirme ici dans un cas particulier, et le déclare à nouveau avec un léger changement de paroles. La somme de ce qui est dit, c'est qu'il est aussi difficile de rassembler un peuple qui n'est pas seulement dispersé, mais conduit dans les pays les plus éloignés du monde, que de rassembler des cendres qui ont été dispersées ici et là; mais que Dieu, par sa puissance merveilleuse, amènera ces membres disloqués à s'unir à nouveau en un seul corps.