Commentaire Biblique de Jean Calvin
Ésaïe 48:10
10. Lo, je t'ai essayé. Le Seigneur montre qu'il fait preuve d'une telle modération en châtiant son peuple, qu'il prend des dispositions pour leur salut. Autrefois, il avait dit qu'il les avait épargnés ou qu'il les épargnerait, parce qu'il avait égard à sa gloire. Il déclare maintenant qu'il leur impose effectivement des coups, mais de nature à leur être utiles; car c'est dans le but de «prouver et essayer» qu'il les châtie, et nous «prouvons» ce que nous ne voulons pas perdre. Puisqu'il a donc cette fin en vue, il s'ensuit qu'il prend des dispositions pour notre salut. En outre, c’est par anticipation qu’il mentionne le «procès», de peur que quiconque ne objecte que la patience de Dieu n’a pas, du tout, apparu au milieu d’afflictions aussi graves. Le Prophète se présente donc tôt pour répondre à cette objection et souligne que, bien que Dieu ne permette pas à son peuple de se libérer complètement, il les traite avec douceur.
Et pas comme l'argent. Il ajoute qu'il ne «nous essaie pas comme l'argent», parce que nous devrions être complètement consommés; car «l'argent» contient quelque chose de pur, mais on ne trouvera en nous que de la paille; et même si Dieu ne nous a pas fait «d'argent», nous devrions être réduits, comme la balle ou le chaume, en cendres et à rien. Le châtiment lui-même n'apporterait sans aucun doute rien de pur. En conséquence, dans le «procès» même, le Seigneur considère ce que nous pouvons endurer, afin de ne pas aller au-delà de toute mesure; et, en même temps, par l'influence secrète de son Esprit, il fait en sorte que ces châtiments nous soient profitables qui autrement auraient été la destruction.
Je t'ai choisi dans la fournaise de l'affliction. "choisir" signifie ici "distinguer". Nous «choisissons» ce que nous désirons préserver et défendre, comme il le disait autrefois dans le même sens,
"Choisir le bien et refuser le mal." (Ésaïe 7:15.)
Par ce mot, il montre donc combien est grande la différence entre le châtiment qui est infligé aux hommes bons et celui que les méchants endurent, et qui aboutit à leur destruction. Nous, par contre, bien que le Seigneur nous brûle et nous transperce, nous sommes acceptés par lui; et il garde sa bonté envers nous au milieu des afflictions, et nous fait même en sortir plus éprouvés, et être pour lui un sacrifice de bonne saveur. En un mot, il veut dire que Dieu, même lorsqu'il semble abandonner son peuple à la destruction, lui est toujours gracieux.