Commentaire Biblique de Jean Calvin
Ésaïe 49:15
15. Une femme oubliera-t-elle son enfant! Pour corriger cette méfiance, il ajoute à la remontrance une exhortation pleine de la plus douce consolation. Par une comparaison appropriée, il montre à quel point son angoisse pour son peuple est forte, se comparant à une mère dont l’amour pour sa progéniture est si fort et si ardent qu’il laisse derrière lui l’amour d’un père. Ainsi, il ne s'est pas contenté de proposer l'exemple d'un père, (qu'il emploie très fréquemment en d'autres occasions) mais pour exprimer sa très forte affection, il a choisi de se comparer à une mère, et ne les appelle pas simplement « enfants », mais le fruit de l'utérus, vers lequel il y a généralement une affection plus chaleureuse. Quelle étonnante affection une mère éprouve pour sa progéniture, qu'elle chérit dans sa poitrine, tète le sein et veille avec un soin tendre, pour qu'elle passe des nuits blanches, s'épuise par une angoisse continue et s'oublie! Et cette prudence se manifeste, non seulement chez les hommes, mais même chez les bêtes sauvages, qui, bien qu'elles soient par nature cruelles, sont pourtant douces à cet égard.
Même s'ils oublient. Puisqu'il arrive parfois que les mères dégénèrent en monstres tels qu'elles dépassent en cruauté les bêtes sauvages et oublient «le fruit de leur ventre», le Seigneur déclare ensuite que, même si cela devrait arriver, il n'oubliera jamais son peuple. L'affection qu'il nous porte est bien plus forte et chaleureuse que l'amour de toutes les mères. Nous devons aussi garder à l'esprit la parole du Christ,
«Si vous, étant mauvais, savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père céleste? (Matthieu 7:11.)
Les hommes, bien que par nature dépravés et dépendants de l'amour-propre, sont inquiets pour leurs enfants. Que fera Dieu, qui est la bonté elle-même? Sera-t-il possible pour lui de mettre de côté l’amour d’un père? Certainement pas. Bien qu'il arrive donc que les mères (ce qui est une chose monstrueuse) abandonnent leur propre progéniture, mais Dieu, dont l'amour envers son peuple est constant et ininterrompu, ne les abandonnera jamais. En un mot, le Prophète nous décrit ici la prudence inconcevable avec laquelle Dieu veille sans cesse sur notre salut, afin que nous soyons pleinement convaincus qu'il ne nous abandonnera jamais, même si nous pouvons être affligés de grandes et nombreuses calamités.