Commentaire Biblique de Jean Calvin
Ésaïe 62:8
8. Jéhovah a juré. Il procède avec les métaphores qu'il utilisait autrefois; car puisque, à cause de la corruption de notre nature, le royaume du Christ ne peut être décrit de manière à être au même niveau que nos capacités; il fallait le représenter sous des chiffres. De la même manière qu'il a promis, premièrement, une abondance de toutes choses, et ensuite, une tutelle fidèle, afin que la condition des croyants soit en sécurité; ainsi, ici, il promet la tranquillité et le repos, afin qu'ils puissent jouir paisiblement de leurs bénédictions, et qu'ils ne puissent plus en être privés à l'avenir. Comme s'il avait dit: «Tout ce que tu avais autrefois entre tes mains était exposé au pillage et au vol; mais maintenant tu auras tout bien assuré, et tu partageras librement ton blé et ton vin; et, en un mot, tu jouiras de ta prospérité en paix.
Mais comme la dépravation de notre nature est telle que nous ne faisons pas confiance à Dieu, bien qu'il promette largement et abondamment, c'est pourquoi le Prophète le représente comme jurant; car le Seigneur nous condescend jusqu'à nous servir du serment, pour corriger encore plus notre incrédulité et notre obstination. Or, le Seigneur «jure par lui-même, parce que» (comme le dit un apôtre) «il n’a personne de plus grand que lui-même». (Hébreux 6:13.)
Par sa main droite et par le bras de sa force. Il mentionne son «bras droit», c'est-à-dire la puissance de Dieu; parce que cela convenait au discours actuel. Comme s'il avait dit: «Si j'ai un pouvoir, je le déploierai dans votre salut; et de peur que, dans une affaire pénible, vos esprits ne s'endorment, je jure par ma main, qui est invincible et victorieuse sur tous, que, quelles que soient les difficultés, vous serez en sécurité sous ma protection. Chaque fois qu'il promet le salut, pensons à sa force et à sa puissance.
Si je donne. Il s'agit d'une forme d'expression elliptique; et nous apprenons par elle le caractère sacré et la solennité d'un serment. L'importance de cette déclaration est, comme s'il avait dit, qu'il souhaite qu'on ne puisse plus le croire désormais, si ces promesses ne sont pas justifiées par l'événement. Quand il promet la jouissance paisible du blé et du vin, il veut dire que cela procède de son juste jugement, et n'est pas arrivé par hasard, que l'Église a été privée de blé et de vin; car chaque fois que des ennemis ravagent et pillent, cela est incontestablement fait par la permission de Dieu; comme il menace dans la loi. (Deutéronome 28:33.) Par contre, c'est sa bénédiction particulière, que chacun mange en toute sécurité
«Sous sa vigne et sous son figuier.» (1 Rois 4:25.)