Commentaire Biblique de Jean Calvin
Ésaïe 66:6
6. Une voix de tumulte de la ville, une voix du temple. Il confirme la déclaration précédente; c'est-à-dire que Dieu n'a pas menacé en vain, qu'il viendra rapidement se venger des hypocrites, afin que ce qui a été promis concernant l'allégresse puisse être plus ardemment attendu par les croyants. On ne sait pas quels sont les ennemis qu'il décrit; car ce passage peut être expliqué comme se rapportant aux Babyloniens, dont la destruction fut la délivrance de son Église. On peut aussi l'expliquer comme se rapportant à d'autres ennemis, qui se nourrissaient au sein de l'Église; et je suis plus favorable à cette opinion, bien que je ne nie pas qu'elle puisse être considérée en référence à toute sorte d'ennemis. Mais il a dans ses yeux des ennemis domestiques, dont il avait autrefois parlé, qui dédaignaient la voix de Dieu s'adressant continuellement à eux par la bouche des prophètes. Il menace donc qu'ils entendent bientôt une autre voix plus terrible; mais il y a immédiatement ajouté une atténuation, que la même terreur ne peut décourager les serviteurs de Dieu croyants.
Le sens peut être ainsi résumé. «En vain les hommes méchants se vantent et opposent leur propre obstination aux jugements de Dieu, car ils n'échapperont pas à sa main, et même 'du temple', qui était leur cachette de fausse confiance, sa voix viendra et les croyants recevront alors le fruit de leur patience. Ne serait-ce pas que nous n'ayons pas éprouvé à l'heure actuelle un mépris similaire chez les hypocrites, qui nuisent à toutes les remontrances et menaces, et n'ont aucun respect pour la parole de Dieu! Pour eux, donc, au lieu de la voix douce et douce qu'ils entendent maintenant, nous sommes obligés de menacer «une voix tumultueuse», qu'ils entendront un jour de la part d'autres maîtres très différents; car puisque le monde, avec un mépris irréligieux, méprise la parole de Dieu, il sera contraint non seulement d'entendre, mais également d'expérimenter, une voix armée, c'est-à-dire le feu et l'épée.