11. Car c'est ainsi que Jéhovah m'a parlé. Ici, le Prophète lutte contre une autre sorte de tentations, c'est-à-dire contre l'incrédulité du peuple; et pour rendre cela plus manifeste, il faut remarquer qu'il y avait deux tentations remarquables, l'une extérieure et l'autre intérieure. La tentation extérieure est venue d'ennemis professés, tels que les Assyriens; et quand les gens ont vu son pillage et sa cruauté, ils ont pensé que tout était fini avec eux, parce qu'il les avait amenés presque à la ruine totale. L'autre tentation était intérieure; car ce peuple sacré, qui se vantait d'avoir été choisi par Dieu, comptait sur l'aide de l'homme plutôt que de Dieu. Or, c'était une tentation des plus dangereuses; car il semblait que cette nation, par son incrédulité, refusait d'admettre les promesses de Dieu, qui étaient offertes quotidiennement et qui résonnaient continuellement à leurs oreilles. Et que pouvait penser le Prophète, au milieu d'une si grande perplexité, sinon que la destruction de ce peuple méchant, qui ne cessait de rejeter méchamment la grâce de Dieu, était proche? Le Seigneur a donc décidé que le prophète et ses disciples devaient être armés contre une tentation de ce genre.

Comme si en prenant ma main. (129) C'est une belle métaphore, que les commentateurs, je pense, n'ont pas comprise. Il fait allusion aux pères ou aux enseignants qui, lorsque leurs paroles n'ont pas assez d'effet, saisissent la main de leurs enfants ou savants et les tiennent de manière à les contraindre à obéir. Ainsi, les serviteurs du Seigneur sont parfois disposés à tout jeter, parce qu'ils pensent qu'ils travaillent sans but; mais le Seigneur pose pour ainsi dire, sa main sur eux, et les tient fermement, afin qu'ils puissent aller de l'avant dans l'accomplissement de leur devoir. Ceci est bien entendu comme très nécessaire et est en fait vécu par tous ceux qui servent fidèlement le Seigneur; car aucune tentation n'est plus sévère que lorsque ceux en qui la foi doit habiter se révoltent; et, en un mot, quand la foi paraît bannie du monde.

Cette prise de main est donc hautement nécessaire, car non seulement nous sommes inconstants et sujets à l’instabilité, mais nous sommes aussi par nature trop enclins à ce qui est mal, bien que personne ne nous séduise. Mais si l'on ajoute la force de la coutume, nous sommes à peine maîtres de nous-mêmes. Sans aucun doute, nous serions à chaque instant poussés de haut en bas, si ce n'était que nous étions tenus par le puissant gouvernement de Dieu, et fixerions l'ancre de la constance sur une base solide. Chacun de nous doit méditer sérieusement sur cette pensée; car bien que nous soyons convaincus, nous échouons quand il s'agit de l'épreuve, et nous regardons les hommes plutôt que Dieu. Nous devrions, par conséquent, être plus attentifs à cette doctrine et prier Dieu de nous retenir, non seulement par sa parole, mais par nous imposant la main .

D'ailleurs, il faut remarquer que nous sommes extrêmement disposés à l'imitation méchante. Quand nous voyons de mauvais exemples, nous y sommes attirés avec une grande force, et prenons l'exemple pour une loi; car quand d'autres nous précèdent, nous pensons que nous avons le droit d'agir de la même manière, et surtout quand ce n'est pas seulement une ou quelques personnes qui ont ouvert la voie, mais la coutume est devenue universelle. Ce qui est en soi manifestement faux est caché par le manteau plausible de l'opinion publique; et non seulement ainsi, mais tous sont pour ainsi dire portés par la violence d'un tourbillon, à adopter une coutume établie, comme si la volonté du peuple avait force de loi pour autoriser ses corruptions. Cela n'a pas été la faute d'un seul âge, mais aujourd'hui elle abonde autant ou même plus qu'auparavant; car c'est un mal profondément enraciné en tout par la corruption de la nature, de considérer une erreur dominante comme une loi. De là naissent les superstitions de tous les âges, et celles qui existent aujourd'hui dans le papisme, dont l'origine, si on l'étudie, ne sera rien d'autre que le fait que certaines personnes en ont entraîné d'autres dans la même erreur; et ainsi presque tous ont été stupidement pris par les pièges de Satan, et l'accord général des hommes est encore le fondement principal de ces superstitions. Tous se défendent par cette arme. «Nous ne sommes pas seuls», disent-ils; «Nous suivons une immense multitude.»

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