8. Maintenant, un nouveau roi est né. Lorsque plus de cent ans se sont passés joyeusement dans la liberté et le repos, la condition du peuple élu a commencé à changer. Moïse raconte que le commencement de leurs troubles provenait de la jalousie et de la crainte sans fondement des Égyptiens, parce qu'ils concevaient que le danger pouvait surgir de cette nation étrangère, à moins qu'ils ne se hâtent de l'opprimer. Mais avant d'en venir à cela, il part du principe que le souvenir des bienfaits reçus de Joseph avait disparu, parce qu'il aurait pu dans une certaine mesure atténuer leur cruauté, s'il n'avait pas été altéré. Il est probable que cet oubli de la gratitude qui lui était due provenait de la modération de Joseph; car s'il avait exigé de grands privilèges pour son peuple et l'immunité contre les tributs et les charges, les souvenirs du sauvetage du pays par un Israélite auraient été célèbres pendant de nombreux siècles; mais il semble qu'il était satisfait de la bonne hospitalité qui leur était accordée, afin que ses frères puissent habiter confortablement et sans molestation dans le pays de Goshen, parce qu'il souhaitait qu'ils y séjournent jusqu'à l'arrivée du temps de la délivrance. Et de cette manière, il pourvut au mieux à leur sécurité, de peur d'être ainsi pris au piège, ils pourraient être tombés dans les filets de la destruction. Mais à mesure que la modération du saint homme ne les exposait ni à la jalousie ni à la plainte, l'ingratitude des Égyptiens était moins excusable d'oublier, après un peu plus d'un siècle, ce bénéfice remarquable, qui aurait dû être partout préservé dans leur monuments publics, de peur que le nom de Joseph ne périsse jamais. Leur méchanceté était donc intolérable en refusant que ses parents et descendants séjournent avec eux, puisqu'ils auraient dû attribuer la sécurité d'eux-mêmes et de leur pays, après Dieu, à lui, ou plutôt sous la main et avec la bénédiction de Dieu. Mais cette maladie a toujours été flagrante dans le monde; et certainement il est bon pour nous que le mal soit toujours notre récompense des hommes pour nos bontés, afin que nous puissions apprendre dans l'accomplissement de notre devoir de regarder vers Dieu seul, car sinon nous sommes indûment dépendants de concilier faveur et applaudissements pour nous-mêmes, ou rechercher des avantages plus terrestres. Pourtant, ce n’était pas un retour commun que les Israélites avaient généreusement reçu pendant plus de 100 ans pour le bien de Joseph, qu’ils vivaient confortablement dans une nation fière, avare et cruelle. Néanmoins, quoi qu'il arrive, bien que nous soyons non seulement privés de toute récompense, mais même si beaucoup de ceux que nous avons bien mérités conspirent pour notre destruction, ne regrettons jamais d'avoir agi correctement; et, en attendant, apprenons que rien n'est plus efficace pour contenir le désir de faire le mal, que ces liens de connexion mutuelle, par lesquels Dieu nous a liés. (12) Mais, bien que la faveur conférée par Joseph ait été oubliée de tous, la honte et le péché d'ingratitude s'attachent surtout au roi; en qui il était plus que vilain d'oublier par l'industrie et les soins de qui il recevait un revenu annuel si riche. Car le saint patriarche, en achetant la terre, avait obtenu une cinquième partie des produits en guise de tribut annuel pour le roi. Mais les tyrans sont habitués à engloutir tout ce qui leur est payé, sans considérer de quel droit il est acquis.

Continue après la publicité
Continue après la publicité