29. Et c'est arrivé à minuit. De peur que la main de Dieu ne soit cachée dans ce miracle, aussi bien dans la préservation du peuple que dans la vengeance des Egyptiens, Moïse expose sa puissance par de nombreuses circonstances. Car il raconte à la fois que la destruction a eu lieu à minuit, qui était le temps prescrit par Dieu, et ajoute ensuite, que tous les premiers-nés du pays ont été frappés, du fils du roi au fils du captif dans le donjon. C'est ainsi qu'il désigne proverbialement les personnes les plus abjectes, comme il l'avait déjà dit, «au premier-né de la servante qui est derrière le moulin». Car ce ne pouvait être que par un miracle extraordinaire que cette calamité pouvait toucher toutes les maisons sans exception, à la même heure, surtout quand elle s'étendait même aux bêtes. Troisièmement, il raconte que tous les Egyptiens ont été soudainement réveillés et manifestement convaincus que le Dieu d'Israël était en colère contre eux. Quatrièmement, que Pharaon a humblement prié Moïse de conduire le peuple à la hâte; non, qu'il les a même importunément expulsés. Pourtant, même par des preuves aussi claires et solides, la malhonnêteté et l'impudence de certains n'ont pas été empêchées d'essayer de bouleverser par leurs mensonges cette œuvre mémorable de Dieu. Les calomnies sont trop connues que Josèphe réfute dans sa réponse à Apion le Grammarien; et il ressort de Justin (144) qu'ils ont été généralement reçus. Nous ne pouvons pas non plus nous étonner que le diable ait employé toutes sortes d’artifices, de sorte que, par l’introduction de diverses fables, il efface de l’esprit des hommes la rédemption de l’Église. Mais là aussi se manifestait l'admirable sagesse de Dieu, que la futilité de ces absurdités se réfute, sans utiliser d'arguments contre elles. Peut-être qu'il n'y avait aucune intention de tromper de la part des écrivains profanes, lorsqu'ils rapportaient ces histoires frivoles et stupides sur les Juifs; car sans doute Strabon (145) a voulu donner la véritable histoire de l'origine de la circoncision quand il a écrit ses fables insensées et infondées. Ni Cornelius Tacitus, (146) , bien qu'il ait écrit avec des sentiments malins et virulents, ne s'est fait intentionnellement honte; mais quand, sous l’impulsion de Satan, ils obscurcissaient la gloire de Dieu, ils étaient frappés d’aveuglement et de folie, de sorte que leur ridicule manque de vérité pouvait être découvert même par des enfants; d'où, cependant, quelques étincelles de fait peuvent encore être suscitées, parce que Dieu ne souffrirait pas qu'une opération aussi mémorable soit complètement oubliée, dont ces aveugles étaient les proclamateurs, lorsque le diable utilisait leur aide pour effacer sa mémoire.

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