Commentaire Biblique de Jean Calvin
Exode 12:37
37. Et les enfants d'Israël ont voyagé. Bien qu'il soit probable qu'ils étaient plus dispersés, puisque ce district n'aurait pas pu contenir une si grande multitude, surtout lorsque les Égyptiens l'occupaient avec eux; encore parce que le souvenir de la promesse est resté parmi eux, d'où quelque espoir de leur rédemption a toujours été préservé, il n'est pas étonnant qu'ils aient préféré être tenus dans des limites étroites, à leur grand inconvénient, plutôt que de chercher d'autres habitations , pour se séparer du corps principal. Le fait que c'était la demeure particulière de la nation ressort clairement de ce qui s'est passé auparavant, où Moïse a raconté qu'ils ont été forcés à des tâches serviles dans la construction de ces villes fortifiées où elles pourraient être enfermées, comme en prison. Dans le nombre d’hommes qu’il rapporte, il salue l’incroyable miracle de la faveur de Dieu en augmentant et multipliant leur race. Ainsi est réfutée l'effronterie des impies qui croient que c'est un motif suffisant pour leurs ricanements, que ce grand peuple n'aurait pu en si peu de temps provenir naturellement d'une seule famille; et c'est pourquoi ils éclatèrent d'un rire effréné et blasphématoire, comme si Moïse racontait simplement ce qui s'était passé, et ne louait pas plutôt l'extraordinaire puissance de Dieu dans l'augmentation soudaine de Son Église. Mais nous savons que ce n'était pas plus une question de difficulté pour le Créateur du monde entier de dépasser le cours ordinaire de la nature, dans la multiplication d'une nation particulière, qu'au début de produire rapidement plusieurs personnes d'un homme et d'une femme; et encore, après le déluge, renouveler le genre humain par une augmentation miraculeuse. Or, tel est le caractère particulier de l'Église, qu'en la produisant et en la préservant, Dieu exerce un pouvoir inhabituel, afin qu'elle puisse être séparée de la condition commune de l'humanité; car bien qu'elle séjourne sur la terre, sa nature est pourtant céleste, afin que l'œuvre de Dieu y brille plus vivement. Il n'est donc pas étonnant que, contrairement à la coutume habituelle, il émerge, pour ainsi dire, de rien, s'il grandit de la même manière et progresse continuellement. Un tel exemple nous est présenté par Paul dans Romains 4., En la personne d'Abraham. Mais tandis que les impies méprisants de Dieu trahissent leur stupidité dans leur méchante audace, lorsqu'ils évaluent cette œuvre de Dieu par leurs propres sens et par la raison commune, de même, ils se trompent bêtement qui tentent de défendre Moïse par des arguments philosophiques; car son intention était très différente, à savoir, de montrer que les promesses n'étaient pas non tenues, «Je multiplierai ta semence comme les étoiles du ciel et comme le sable qui est sur le bord de la mer» (Genèse 22:17, et Genèse 12:2, et Genèse 15:5,) dont les promesses ont été au-delà de la compréhension humaine.