6. Et vous serez pour moi. Il indique plus clairement, et plus longuement, comment les Israélites seront précieux à Dieu; à savoir, parce qu'ils seront pour «un royaume de prêtres et une nation sainte». Par ces mots, il implique qu'ils seront dotés d'honneurs sacerdotaux aussi bien que royaux; autant dire qu'ils ne seraient pas seulement libres, mais aussi comme des rois, s'ils persévéraient dans la foi et l'obéissance, car aucun royaume n'est plus désirable, ni plus heureux, que d'être les sujets de Dieu. De plus, il appelle cela «un royaume saint», parce que tous les royaumes du monde étaient alors dans le paganisme; car le génitif, selon l'idiome habituel de la langue, est mis pour un adjectif, comme s'il avait dit, qu'ils jouiraient non seulement d'une domination terrestre et transitoire, mais aussi d'une domination sacrée et céleste. D'autres le comprennent passivement, que Dieu serait leur roi; tandis que les mortels, et pour la plupart des tyrans cruels, régneraient sur d'autres nations. Bien que je ne rejette pas tout à fait ce sens, je préfère encore l'autre, auquel nous conduit aussi saint Pierre: car lorsque les Juifs, qui par leur refus du Christ s'étaient écartés de l'alliance, se glorifiaient encore indûment dans ce titre, il revendique cet honneur uniquement pour les membres du Christ, en disant: «Vous êtes une génération choisie, un sacerdoce royal», etc. (1 Pierre 2:9.) Mais le sens passif ne d'accord avec ces paroles, à savoir, que les croyants sont soumis à la prêtrise de Dieu, car l'Apôtre applique gracieusement les mots pour ôter le caractère inacceptable de la nouveauté; comme s'il avait dit, Dieu avait autrefois promis à nos pères qu'ils seraient à lui pour un sacerdoce royal. Ce privilège à tous, qui se séparent du Christ Tête, le revendique à tort, car Lui seul fait de nous un sacerdoce royal. En attendant, il enseigne, par cette apparente adaptation des mots, que ce qui avait été dit par Moïse est en fait accompli. Et, en fait, Christ est apparu investi du royaume et de la prêtrise, afin de conférer ces deux privilèges à ses membres; d'où il suit, que quiconque se sépare de lui, n'est digne d'aucun honneur, et en est à juste titre privé. La nation est ici appelée sainte, non en référence à sa piété ou à sa sainteté personnelle, mais comme mise à part des autres par Dieu par un privilège spécial. Pourtant, de ce genre de sanctification, l’autre dépend, à savoir, que ceux qui sont exalté par la faveur de Dieu doivent cultiver la sainteté, et ainsi sanctifier Dieu de leur part.

Continue après la publicité
Continue après la publicité