Commentaire Biblique de Jean Calvin
Exode 21:15
Le commandement est désormais sanctionné par la dénonciation de la peine capitale pour sa violation, pourtant pas de manière à comprendre tous ceux qui ont de quelque manière que ce soit péché contre leurs parents, mais suffisant pour montrer que les droits des parents sont sacrés et ne doivent pas être violés sans la plus grande criminalité. Nous savons que les parricides (8) comme étant les plus détestables de tous les hommes, étaient autrefois cousus dans un sac en cuir et jetés à l'eau; mais Dieu va plus loin, lorsqu'Il ordonne à tous d'être exterminés qui ont imposé la main violente à leurs parents (9) ou leur ont adressé un langage abusif. Car to smite ne signifie pas seulement tuer, mais fait référence à toute violence, bien qu'aucune blessure ne puisse avoir été infligée. Si donc quelqu'un avait frappé son père ou sa mère avec son poing ou avec un bâton, le châtiment d'un tel acte de folie était le même que celui d'un meurtre. Et, assurément, c'est une chose abominable et monstrueuse pour un fils de ne pas hésiter à attaquer ceux dont il a reçu sa vie; il ne peut pas non plus être mais que l'impunité accordée à un crime si odieux doit d'emblée produire une barbarie cruelle. La seconde loi vengera non seulement la violence faite aux parents, mais aussi les paroles abusives, qui se traduiront bientôt par des insultes plus grossières et un mépris atroce. Pourtant, si quelqu'un aurait dû laisser tomber à la légère un léger reproche, comme c'est souvent le cas dans une querelle, ce châtiment sévère ne devait pas être infligé à une impertinence toute inconsidérée: et le mot קלל, kalal , dont le participe utilisé par Moïse est dérivé, signifie non seulement faire des reproches, mais aussi maudire, ainsi qu'estimer légèrement, et mépriser. Alors que toutes les insultes, par lesquelles la révérence due aux parents était violée, ne recevaient pas le châtiment de la mort, Dieu aurait néanmoins cet orgueil impie, qui renverserait les premiers principes de la nature, tenus en horreur. Mais, dans la mesure où il peut sembler difficile qu'un mot, (10) aussi indigne d'un fils dévoué, soit la cause de la mort; cette objection est satisfaite, par ce qui est ajouté par Dieu dans le Lévitique, «son sang sera sur lui, parce que il a maudit son père ou sa mère:» comme si Il mettrait un terme à ce que les hommes pourraient autrement présumer d'alléguer pour atténuer la sévérité de la peine.