28. Si un boeuf gore un homme . Moïse descend maintenant jusqu'aux animaux bruts, de sorte que, s'ils blessent quelqu'un, par leur punition, les hommes peuvent être de plus en plus dissuadés de verser le sang. Si, par conséquent, un bœuf goring a tué un homme, il ordonne qu'il soit lapidé et que sa carcasse soit jetée comme abominable. Si les censeurs se moquent de cette loi, comme s'il était enfantin de punir un animal misérable, dans lequel il n'y a pas de criminalité, leur insolence ne demande qu'une brève réfutation. Car, puisque les bœufs ont été créés pour le bien de l’homme, il n’ya pas lieu de s’étonner que leur mort, ainsi que leur vie, contribuent à l’avantage public. Si donc un bœuf qui avait tué un homme devait être gardé, les hommes s'endurciraient sans doute dans la cruauté en le voyant; et manger sa chair, ce serait presque la même chose que manger la chair de l'homme. La cruauté des hommes, par conséquent, ne pouvait pas être mieux maîtrisée, de sorte qu’ils devraient tenir le meurtre de l’autre en horreur, qu’en vengeant ainsi la mort d’un homme. En second lieu, Dieu va plus loin, condamnant à mort le maître du bœuf lui-même, s'il avait été préalablement averti de se méfier; car un tel avertissement enlève le prétexte de l'ignorance; le châtiment ne devrait pas non plus sembler sévère pour une négligence grave, car donner libre cours à des bêtes dangereuses équivaut à la mort des hommes. Celui qui expose sciemment et volontairement la vie de son frère au péril, est justement considéré comme son meurtrier. L'exception qui est finalement ajoutée, à première vue, contient une sorte de contradiction, car il était interdit par la loi de composer avec un meurtrier pour de l'argent. Mais dans la mesure où une délinquance ( delictum ) diffère d'un crime, même s'il était illégal de s'engager avec des meurtriers pour la remise de leur peine, les juges étaient néanmoins autorisés à leur audition de l'affaire, pour l'atténuer, si un homme était excusé par son inconscience ou par inadvertance. Il s'agit donc d'une exception spéciale, qui permet aux juges de distinguer la nature des infractions; c'est-à-dire que, s'ils découvrent qu'un homme n'est pas digne de mort, ils doivent quand même punir sa négligence d'une amende pécuniaire.

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