6. Tu ne t'arracheras pas au jugement de tes pauvres . Puisque les lois sont édictées pour réprimer les vices qui sont fréquents, il n'est pas étonnant que Dieu fasse valoir le cas des pauvres, auxquels il arrive souvent qu'ils échouent bien que leurs causes soient bonnes, à la fois parce qu'ils sont sans intérêt et qu'ils sont exposés. au préjudice par le mépris dans lequel ils sont tenus, et aussi parce qu'ils ne peuvent pas lutter contre les riches pour engager des dépenses. C'est donc justement une provision pour leur infériorité, de peur que l'iniquité des juges ne leur prive du peu qu'ils possèdent. Mais l'autre point dont il est question ici peut paraître superflu, à savoir que les juges ne devraient pas favoriser les pauvres, ce qui est très rare. Il serait également incongru que ce que Dieu prescrit et loue ailleurs soit ici répréhensible. Je réponds que la rectitude plait tellement à Dieu, que le juge ne serait en aucune façon excusable, sous quelque prétexte qu'il pourrait en décliner si peu, et que telle est l'intention de ce précepte. Car, bien que les pauvres soient pour la plupart opprimés tyranniquement, l'ambition toujours poussera parfois un juge à une compassion déplacée, de sorte qu'il soit libéral aux dépens d'un autre. Et cette tentation est d'autant plus dangereuse que l'injustice se fait sous le manteau de la vertu. Car, si un juge ne porte son attention que sur la pauvreté du justiciable, une crainte insensée s'insinuera en même temps de peur que sa condamnation ne ruine l'homme qu'il voudrait sauver; ainsi il attribuera à l'un ce qui appartient à l'autre. Parfois, la témérité, l'audace et l'obstination des pauvres à intenter et à poursuivre des poursuites sont plus grandes que celles des riches; et quand ils désespèrent de leur cause, ils sont sûrs d'avoir recours aux larmes et aux lamentations, par lesquelles ils trompent les juges imprudents, qui, oublieux de la cause elle-même, ne considèrent que comment leur misère et leur besoin doivent être soulagés. De plus, s’ils pensent peu à la perte de l’homme riche, parce qu’il peut facilement la supporter, ils ne se font aucun scrupule de décliner l’équité en faveur des pauvres. Mais par conséquent, il apparaît mieux à quel point Dieu est offensé par l'oppression des pauvres, alors qu'Il n'aura même pas eux lié ​​d'amitié avec le préjudice des riches.

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