1. Et emmène-toi vers toi Aaron. On prétend ici que l'appel de Dieu prouve l'importance et la dignité du sacerdoce, et cela aussi l'Apôtre a bien pesé dans les mots:

«Et personne ne prend l'honneur pour lui-même, sinon celui qui est appelé de Dieu, comme l'était Aaron. (Hébreux 5:4.)

Parmi les nations païennes, les prêtres étaient nommés par élection populaire, de sorte que seule l'ambition gouvernait leur nomination; mais Dieu n'aurait que les prêtres légitimes qu'il avait choisis de sa propre volonté; et sûrement le genre humain tout entier n'avait pas le pouvoir de faire obstacle à quiconque sur Dieu, qui devrait s'interposer pour obtenir le pardon et la paix; non, même le Christ lui-même n'aurait pas été suffisant pour propitier Dieu, à moins qu'il n'ait entrepris la fonction par le décret et la nomination de son Père. À quoi se réfère le fameux serment, par lequel son Père céleste l'a nommé prêtre; et d'autant plus vil et détestable était le sacrilège qui a ensuite prévalu dans la nation juive, c'est-à-dire que les successeurs d'Aaron ont acheté la prêtrise! Ce trafic indigne de l'office, que raconte Josèphe, doit éveiller l'horreur en nous maintenant, quand nous voyons cet honneur sacré profané par la famille qui avait été choisie par Dieu pour représenter le Christ. Néanmoins, quelle que soit la manière dont ils auraient violé toute loi et justice, le conseil de Dieu restait inviolable, afin que les croyants sachent que la prêtrise dépendait de son autorité, tout comme la réconciliation découle de sa simple miséricorde. Car pour qu'il soit licite aux hommes d'établir un prêtre, il faudrait qu'ils anticipent Dieu par leurs propres mérites; et de cela ils sont très éloignés. Le cas est différent quant à l'élection des pasteurs de l'Église; puisque, après que le Christ eut institué l'ordre lui-même, il ordonna de choisir hors de l'Église ceux qui, par leur doctrine et leur intégrité de vie, étaient aptes à exercer la fonction. Pourtant, il ne démissionne pas ainsi de son droit et de son pouvoir aux hommes, car il ne cesse pas par eux d'appeler ceux (par qui il serait servi. (160) ) C'est pourquoi, pour montrer qu'il est le seul auteur du sacerdoce, Dieu ordonne à Aaron et à ses fils d'être séparés des autres; et l'accomplissement de cela, Il confie à Moïse, qu'il n'élève cependant pas au même honneur. Moïse consacre Aaron, bien qu'il n'ait jamais été lui-même dédié par l'onction et l'investiture au service de Dieu; (161) d'où nous percevons que les sacrements ont leur pouvoir et leur effet non pas de la vertu du ministre, mais seulement du commandement de Dieu; car Moïse n'aurait pas donné aux autres ce qu'il n'avait pas lui-même, si cela n'avait pas plu à Dieu.

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